La CSI et la CSC-OCDE s’opposent à l’accord de libre échange Corée/Etats-Unis

A l’occasion de la finalisation des préparatifs de signature de l’accord de libre échange, plus connu sous le nom de KORUS-FTA, (...)

Bruxelles, le 28 juin 2007: A l’occasion de la finalisation des préparatifs de signature de l’accord de libre échange, plus connu sous le nom de KORUS-FTA, entre la Corée du Sud et les Etats-Unis le 30 juin, la CSI et la Commission Syndicale Consultative (CSC) de l’OCDE se sont joints à leurs affiliés en Corée et aux Etats-Unis pour exprimer leur opposition à l’accord sous sa forme actuelle.

La signature imminente de KORUS-FTA a entraîné cette année une grève, à l’initiative du Syndicat coréen des ouvriers métallurgistes (KMWU), qui protestent contre cet accord, dans le cadre d’une large coalition entre les groupes coréens opposés au KORUS-FTA. L’année dernière, les affiliés coréens de la CSI et de la CSC, la KFTU et la KCTU ont rejoint l’AFL-CIO américain et ont exprimé leurs plus vives inquiétudes au cours des négociations du KORUS.

Bien que le gouvernement ait menacé de déclarer la grève du KMWU illégale, le dernier rapport sur la Corée, rédigé par le Comité pour la liberté d’association de l’OIT, s’est montré plus que critique par rapport au gouvernement de Corée à cause de sa répression continue des droits syndicaux. Le Comité a souligné l’échec du gouvernement à remplir l’engagement de ratifier les Conventions 87 et 98 de l’OIT après qu’une mission tripartite de haut niveau de l’OIT ait visité la Corée et effectué un rapport ensuite remis au Conseil d’administration en 1998.

La CSI considère que les accords commerciaux devraient mener à la création d’emplois décents et au développement et permettre la protection des normes fondamentales du travail. A l’heure actuelle, les dispositions destinées à protéger ces normes, en ce qui concerne le KORUS-FTA, demeurent bien trop limitées pour être d’emblée mises en œuvre. Alors que l’accord est supposé inclure une disposition concernant une amende en cas de violation des normes fondamentales du travail, les pénalités maximales étant bien inférieures à celles appliquées en cas de violation commerciale de l’accord, et risquent par conséquent d’être inefficaces.

De plus, lors de la négociation de cet accord, aucun des gouvernements n’a évalué les conséquences économiques et sociales possibles sur les travailleurs et liées à l’accord. Il est donc probable, comme cela a été souligné par la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie auprès de laquelle la KMWU est affiliée, que s’il est signé, cet accord de libre échange conduirait à une accélération de la mobilité des capitaux et de la spéculation financière entre la Corée et les Etats-Unis, contribuant ainsi à de nouvelles restructuration, baisses de salaires, de la stabilité de l’emploi et des conditions de travail.

La CSI et la CSC appellent donc :
Au report de l’accord jusqu’à son remaniement afin de promouvoir les emplois décents et le respect des normes fondamentales du travail ;
A un examen total et public des conséquences économiques et sociales de l’ALE sur les travailleurs dans ces deux pays ;
A la sauvegarde des services publics, des droits des travailleurs, de l’environnement et du développement économique ;
A la mise en œuvre, à la fois aux Etats-Unis et en Corée, des normes fondamentales du travail de l’OIT et des recommandations du Comité pour la Liberté d’Association de l’OIT par les gouvernements de ces deux pays.


Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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