Cette présentation a eu lieu en présence du secrétaire général de la CSA, Víctor Báez, du ministre haïtien des Affaires sociales et du Travail, Ariel Henry, et du directeur du Bureau national de l’OIT à Haïti, Julien Magnat. Du côté du mouvement syndical, les trois centrales syndicales haïtiennes affiliées à la CSI et à la CSA ont participé à la rencontre: la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), la Confédération des travailleurs haïtiens (CTH) et la Coordination syndicale haïtienne (CSH), ainsi que la centrale fraternelle Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA).
Le ministre du Travail a fait part de l’intérêt du gouvernement à l’égard de la proposition de la PLADA, en tant qu’instrument destiné à renforcer le dialogue social et l’unité syndicale. Julien Magnat a souligné l’importance de la PLADA pour accroître l’influence du mouvement syndical haïtien sur le cadre tripartite national et international, et il a offert le soutien de l’OIT dans cette perspective.
« Suite au séisme qui a frappé Haïti en 2010, la priorité du gouvernement a été la reconstruction matérielle du pays; d’un autre côté, notre préoccupation concerne la construction de la structure sociale du pays, qui repose sur les droits des personnes », a déclaré Víctor Báez.
Pendant la discussion, les centrales syndicales nationales ont soumis plusieurs propositions visant à concrétiser la mise en œuvre nationale de la PLADA, telles que la création d’une banque régionale pour le développement, une gouvernance sociale qui s’articule autour de la protection sociale et du travail décent, une réforme fiscale progressive, ainsi que la mise en place d’espaces de dialogue social permanents auxquels participent les centrales les plus représentatives.
Pour sa part, le Comité intersyndical des femmes haïtiennes a analysé les quatre piliers de la PLADA du point de vue du genre, et a signalé qu’un changement de modèle ne serait possible qu’à partir du moment où la participation politique et l’autonomie économique des femmes deviendront une réalité, et où la contribution des femmes au niveau social et environnemental sera reconnue.
Víctor Báez a ajouté: « Le changement de modèle que la PLADA propose ne se réalisera pas du jour au lendemain, mais nous devons commencer quelque part. Le seul moyen d’y parvenir est de permettre aux centrales nationales de travailler ensemble. Nous devons combattre notre ‘pauvreté politique’, alimentée par la division entre les différentes organisations et par le manque de force de proposition, faute de quoi nous ne réussirons pas à vaincre la pauvreté économique et sociale ».
Source: CSA