La Conférence de l’OIT s’achève par l’adoption d’une nouvelle convention sur le travail domestique et l’élection d’un nouveau Conseil d’administration

La 100ème Conférence internationale du Travail s’est achevée vendredi à Genève, après l’adoption d’une nouvelle convention sur les travailleurs et travailleuses domestiques et l’élection d’un nouveau Conseil d’administration pour superviser le travail de l’institution des Nations Unies. Le président adjoint de la CSI, Luc Cortebeeck, a été élu président du Groupe de travailleurs et vice-président du Conseil, succédant à Sir Roy Trotman à qui les participants à la Conférence ont rendu hommage pour ses années de services à l’OIT au nom des travailleuses et des travailleurs. Le représentant du gouvernement australien, Greg Vines, a été élu président et un délégué des employeurs, Daniel Funes de Rioja, a été élu en tant que deuxième vice-président.

D’autres thèmes importants de discussion lors de cette rencontre annuelle ont été l’inspection du travail et la protection sociale, deux sujets qui préoccupent particulièrement le mouvement syndical international.

Les participants à la Conférence ont décidé que l’OIT devait adopter l’année prochaine une recommandation sur la protection sociale et sont convenus que celle-ci devait être étendue à tous les travailleurs, sans exception. Ils ont en outre reconnu combien il était crucial d’étendre la protection sociale pour formaliser l’emploi informel et ont déclaré que des régimes contributifs constituaient les fondements indispensables de la mise en place de systèmes de protection sociale durables.

Quant à l’administration et à l’inspection du travail, qui sont faibles dans de nombreux pays, la Conférence a réaffirmé l’importance du tripartisme et du dialogue social, a demandé à ce que des moyens suffisants soient alloués aux services d’administration et d’inspection du travail, et a déclaré que les inspections devaient être menées par les autorités publiques. Elle a par ailleurs souligné que les inspections du travail devaient concerner toutes les travailleuses et tous les travailleurs, y compris de l’économie informelle, du secteur public et des zones franches industrielles, de même que les migrants.

La Conférence a également été l’occasion d’examiner des rapports sur la mise en œuvre au niveau national de conventions ratifiées de l’OIT. La Birmanie, la République démocratique du Congo, le Guatemala, le Swaziland et l’Ouzbékistan ont fait l’objet de citations dans les « paragraphes spéciaux » de son rapport final, comme elle le fait pour les cas les plus graves de pays qui ne cessent de bafouer les normes de l’OIT.

L’importance du tripartisme et du dialogue social est ressortie dans toutes les discussions menées sur différents thèmes lors de la Conférence. Il a du reste été convenu que l’OIT devait intensifier ses efforts en vue de parvenir à des politiques cohérentes et centrées sur l’emploi au niveau mondial, et que le Conseil d’administration mènerait une discussion de fond à ce propos en novembre.
Pour Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, « cette 100ème conférence de l’Organisation internationale du Travail s’est déroulée au moment où le rôle de l’institution est plus important que jamais. Nous attendons de l’OIT qu’elle défende vigoureusement les droits des travailleuses et des travailleurs et les renforce à l’échelle internationale, et qu’elle œuvre plus efficacement encore sur le plan national à promouvoir la création d’emplois décents. Bon nombre de dirigeants gouvernementaux ont saisi l’occasion de la Conférence pour soutenir le rôle de l’OIT dans le contexte actuel de forte crise de l’emploi et nous espérons désormais qu’ils joindront le geste à la parole et que tous les autres gouvernements respecteront les normes nécessaires à la garantie d’un emploi décent pour toutes et tous. »