L’ONU publie un rapport décisif sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association

photo: Photo: ILO/Aaron Santos

La CSI a salué la publication par l’ONU d’un important nouveau rapport
sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association et appelé les gouvernements à agir sur la base de ses conclusions. Le document rédigé par le Rapporteur spécial des Nations Unies, l’éminent avocat kenyan Maina Kiai, sera présenté à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le 20 octobre.

Pour reprendre les propos de Kiai : « Notre monde et son économie mondialisée changent à toute allure, et il est essentiel que les outils que nous utilisons pour protéger le droit du travail s’adaptent tout aussi vite », a indiqué le Rapporteur spécial dans son rapport. « Une première étape vers la réalisation de cet objectif consiste à abolir la distinction obsolète et artificielle entre droits du travail et droits de l’homme en général. Les droits du travail sont des droits de l’homme, et la possibilité de les exercer sur le lieu de travail est une condition préalable pour que les travailleurs jouissent d’un large éventail d’autres droits, économiques, sociaux, culturels, politiques ou autres. »

Parmi ses principales conclusions, le rapport relève que :

Les travailleurs ont peu de moyens d’action pour faire évoluer des situations qui accentuent la pauvreté, creusent les inégalités et limitent la démocratie ;

Des millions de travailleurs du secteur informel travaillent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, où se trouvent souvent concentrés les travailleurs migrants et où sont commises les pires violations de la liberté d’association et du droit de réunion pacifique ; et

La discrimination, la maltraitance et la relégation dans les emplois au bas de l’échelle de l’économie mondiale compromettent la capacité des travailleuses à créer et rejoindre des associations qui défendent leurs intérêts.

« Nous félicitons Maina Kiai pour ce rapport qui fera date et porte les luttes des travailleurs du monde entier au cœur des Nations Unies. Des millions et des millions de travailleurs sont privés du droit de s’organiser et d’avoir un emploi décent, et ce par des gouvernements et les actions d’employeurs parmi lesquels on trouve certaines des entreprises les plus connues du monde. Les gouvernements doivent agir pour garantir ces droits, pour mettre fin au double scandale de la pauvreté et de l’exploitation au sein des chaînes d’approvisionnement et régulariser le travail informel », a déclaré la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow.

Des travailleurs du Mexique, du Honduras, de Hong Kong et du Swaziland rendront des témoignages à l’occasion d’un événement spécial coparrainé par la CSI, le Solidarity Centre de l’AFL-CIO et d’autres organisations, à New York, au lendemain de la présentation du rapport à l’Assemblée générale.