L’Australie en queue des pays de l’OCDE en termes du respect des droits des travailleurs – les femmes sont les plus mal loties

La CSI vient de publier un nouveau rapport sur le respect des droits des travailleurs en Australie, dont la sortie coïncide avec l’examen de la politique commerciale de l’Australie au Conseil général de l’OMC cette semaine à Genève.

Bruxelles, le 5 mars 2007: La CSI vient de publier un nouveau rapport (anglais) sur le respect des droits des travailleurs en Australie, dont la sortie coïncide avec l’examen de la politique commerciale de l’Australie au Conseil général de l’OMC cette semaine à Genève. Le rapport de la CSI met en lumière les répercussions négatives sur les travailleuses et travailleurs australiens des lois sur les relations professionnelles promulguées récemment par le gouvernement du Premier ministre John Howard.

La CSI critique avec véhémence les lois sur les relations professionnelles (« WorkChoices Act ») introduites par le gouvernement australien qui, selon elle, font de l’Australie le premier pays où les employeurs aient le droit de refuser de négocier avec un syndicat, et ce, même si les employés sont membres d’un syndicat et désirent être représentés par ce syndicat. Le rapport décrit, preuves à l’appui, les restrictions légales sévères dont sont frappés les droits fondamentaux des travailleurs australiens, notamment leur droit de s’organiser en syndicats, ainsi que les restrictions concernant les questions pouvant être incluses à l’ordre du jour des négociations collectives, qui représentent une atteinte flagrante aux Conventions de l’Organisation internationale du travail que l’Australie a ratifiées. Le rapport cite des preuves montrant que depuis l’introduction des nouvelles lois en Australie, les revenus des travailleuses sont passés en dessous de l’index du coût de vie et qu’on assiste désormais à un écart grandissant entre le salaire d’un homme et d’une femme en Australie pour un travail de valeur égale.

« Le gouvernement australien a tort d’affirmer que l’imposition de ces restrictions aux droits fondamentaux est nécessaire pour faire face à la concurrence dans l’économie globale. De fait, les autres nations industrialisées investissement principalement dans le développement des compétences et de la capacité productive, de même que dans l’amélioration de l’infrastructure nationale, plutôt que de se lancer dans une course vers le bas avec des pays à bas salaires et en voie d’industrialisation », a dit Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

« Ce rapport montre que l’Australie ne tient pas ses promesses vis-à-vis de l’Organisation mondiale du commerce auprès de laquelle elle s’était engagée au respect des normes internationales du travail », a-t-il ajouté.

Le rapport de la CSI énumère toute une série de cas où les travailleurs se verraient affectés par les nouvelles lois australiennes en étant contraints de se rabattre sur des contrats d’emploi individuels, lesquels constituent une des pierres angulaires de la nouvelle législation. Est également mentionnée dans ce rapport l’affaire des travailleurs de la construction d’Australie-Occidentale qui s’exposent à une procédure légale lancée à la demande du gouvernement fédéral ainsi qu’à des amendes considérables pour avoir pris part à une action collective en soutien à un collègue licencié.

La recherche citée dans le rapport montre que le salaire réel des femmes dans le secteur privé a accusé une baisse d’environ 2% entre mars et août, par rapport à une baisse de 1,2% chez les hommes au cours de la même période. Cette différence est attribuée, en partie, à une concentration plus élevée de femmes dans des emplois moins bien rémunérés, notamment dans les services et les secrétariats. Le rapport critique l’absence d’une protection législative fédérale adéquate pour les jeunes travailleuses et travailleurs et exprime de l’inquiétude face au fait que jusqu’à 1.000 personnes deviennent chaque année les victimes de trafics humains en Australie, notamment dans l’industrie du sexe.

« Ce rapport donne toute la mesure du retard accumulé par l’Australie sur le plan des normes de travail décent à l’échelon mondial et l’expérience nous montre que lorsqu’un pays emprunte cette voie, l’inégalité et l’exploitation ne peuvent que s’aggraver », a dit Ryder.

Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

Site web: www.ituc-csi.org

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