L’APEC doit rétablir l’équilibre dans son ordre du jour et accorder un espace aux intérêts des travailleurs

Pour avoir une incidence positive dans la vie des citoyens, le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) doit élargir son champ d’activité en y intégrant une dimension sociale. Tel était en substance le message que les syndicats ont adressé hier au Premier ministre du Vietnam, pays hôte du Forum de l’APEC cette année.

CONFEDERATION SYNDICALE INTER NATIONALE

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L’APEC doit rétablir l’équilibre dans son ordre du jour et accorder un espace aux intérêts des travailleurs

Hanoi, Vietnam, 10 novembre 2006 - Pour avoir une incidence positive dans la vie des citoyens, le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) doit élargir son champ d’activité en y intégrant une dimension sociale. Tel était en substance le message que les syndicats ont adressé hier au Premier ministre du Vietnam, pays hôte du Forum de l’APEC cette année.

« L’APEC a, jusqu’à présent, manqué de répondre aux préoccupations réelles des citoyens de la région Asie-Pacifique », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Son ordre du jour déséquilibré, axé sur les affaires, fait fi des problèmes les plus pressants de la région », a-t-il signalé. Et d’ajouter : « La libéralisation et la facilitation des échanges, au cœur du travail de l’APEC, ne constituent en rien une formule magique pour le développement, l’éradication de la pauvreté et le progrès social. De fait, en l’absence de mesures concrètes en matière de travail et de protection sociale, le libre-échange est susceptible d’avoir des répercussions négatives, se traduisant par des pertes d’emploi et une détérioration forcée des conditions de travail. »

A l’occasion de cette rencontre au sommet avec le Premier ministre vietnamien, une délégation de syndicalistes s’est réunie dans le cadre de la 12e Réunion annuelle du Réseau syndical Asie-Pacifique (APLN). L’APLN a saisi cette occasion pour présenter aux leaders de l’APEC, sous forme d’une déclaration, neuf recommandations majeures appelant l’APEC à accorder la plus haute priorité à la réalisation de la justice sociale par la création d’emploi décent pour toutes et tous, fondé sur le plein respect des droits fondamentaux des travailleurs.

« Il semble que l’APEC se rende peu à peu à l’évidence qu’en l’absence d’une dimension sociale, la libéralisation des échanges et des investissements est généralement source de troubles sociaux, notamment sous forme d’une exclusion sociale et économique permanente d’une partie toujours croissante de la population de la région. Même si son diagnostique peut paraître juste, l’APEC ne prescrit toujours pas le bon remède », a signalé Ryder. « Si l’APEC tient réellement à répondre aux préoccupations sociales, il lui incombe de faire volte-face dans sa façon de travailler. Il doit placer l’emploi au cœur de son travail de coopération et inclure les normes du travail dans son approche en matière de commerce et d’investissement », a déclaré Ryder.

« L’APEC prête le flanc aux critiques comme quoi il servirait uniquement les intérêts des milieux d’affaires. Cela n’est guère étonnant puisque l’APEC a inclus la voix des milieux d’affaires à sa structure de gouvernance officielle alors qu’ils omis d’y inclure celle des travailleurs », a souligné Ryder. « En effet, l’APEC se faciliterait la tâche et se rendrait service en plaçant les travailleurs et les milieux d’affaires sur un pied d’égalité par l’instauration d’un Forum syndical permanent de l’APEC. De cette façon l’APEC montrerait son engagement vis-à-vis de tous les citoyens d’Asie-Pacifique, et pas seulement des élites économiques », a conclu Ryder.

Fin

Pour lire la déclaration de l’APLN prière de cliquer sur le lien suivant : APLN Statement 2006 (anglais)

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