Japon: Les droits des travailleurs du secteur public toujours bafoués

Selon un rapport de la CSI sur les normes fondamentales du travail au Japon, des violations des droits syndicaux et des discriminations ont toujours cours dans le pays.

Bruxelles, le 18 février 2009 (CSI en ligne): Selon un rapport de la CSI sur les normes fondamentales du travail au Japon, des violations des droits syndicaux et des discriminations ont toujours cours dans le pays.

Le rapport, dont la publication coïncide avec l’examen des politiques commerciales du Japon à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), prévu le 18 et le 20 février, révèle que de nombreux travailleurs, surtout des salariés du secteur public et des fonctionnaires, continuent de subir des restrictions de leur droit de s’organiser. Il en est de même pour leur droit à la négociation collective et le rapport note également que les travailleurs du secteur public ne bénéficient pas du droit à la grève, alors que ceux du secteur privé employés dans des services dits « essentiels » doivent déposer un préavis de grève dix jours à l’avance.

À ce propos, le rapport exhorte le gouvernement japonais à amender la législation nationale pour qu’elle soit conforme aux conventions nos 87 et 98, et afin d’éliminer les restrictions qui pèsent sur les droits à la négociation collective et à la grève pour les travailleurs du secteur public.

Le rapport révèle en outre que l’organisation est devenue de plus en plus difficile en raison du nombre croissant de travailleurs précaires non réguliers, situation qui a de sérieuses implications sur les conditions de travail et sur la santé et la sécurité. Les efforts des syndicats en vue de mener des négociations collectives ont par ailleurs été freinés par la hausse du nombre d’entreprises en holding et de sociétés de fonds d’investissement au sein desquelles la direction n’est pas légalement considérée comme l’employeur.

Du reste, comme le précise le rapport, des employeurs ont abusé des programmes de formation industrielle et de stage technique en entreprise pour les ouvriers étrangers non qualifiés et bon nombre de ces travailleurs finissent dans des ateliers clandestins où ils sont forcés de se soumettre à des horaires à rallonge, dans des conditions dangereuses et où ils gagnent moins que les salaires minimums.

Le rapport aborde également le problème de la discrimination en matière d’emploi et de rémunération, toujours fort présent au Japon. En dépit des lois pour l’égalité de traitement, les discriminations indirectes à l’encontre des femmes restent un sérieux problème. Notamment, le « double système de carrière », qui poussent les femmes vers des postes généraux ou de bureau, ainsi que le « modèle d’emploi à trois niveaux », qui divise les postes disponibles en postes de direction permanents, postes spécialisés et postes non permanents, ont entretenu la discrimination en matière d’emploi et de rémunération.

Pour lire le rapport complet (en anglais)
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Photo : Pgookii

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