Hong Kong : Dix ans et toujours pas d’amélioration en vue

Alors que des centaines de milliers de syndicalistes et autres citoyens hongkongais se préparent à prendre d’assaut les rues, le dimanche 1er juillet, (...)


Bruxelles, le 28 juin 2007: Alors que des centaines de milliers de syndicalistes et autres citoyens hongkongais se préparent à prendre d’assaut les rues, le dimanche 1er juillet, pour protester contre l’absence de démocratie et de droits accordés aux travailleurs, près de dix ans après la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine, le Président hongkongais, M. Hu Jintao, passera la nuit à Hong Kong à se demander sûrement si et quand son gouvernement sera à la hauteur de la promesse de « un pays, deux systèmes » faite lors de la négociation de la rétrocession du territoire au gouvernement chinois en 1997.

Nombreux sont les contrastes à Hong Kong. On y retrouve quelques-unes des plus riches familles de la planète et des plus grands monopoles ; Hong Kong est aussi un territoire où les pauvres restent extrêmement pauvres, bénéficiant de peu d’aide sociale et de protection. En dix ans, bien peu de choses ont changé pour ces travailleurs qui se voient toujours refuser une part des richesses générées par l’économie hongkongaise. Le gouvernement central et ses alliés, favorables aux entreprises, participent à l’érosion du pouvoir de négociation des travailleurs et des syndicats, tout en résistant aux efforts visant à introduire le droit du travail et la démocratie.

Des semaines de travail de 60 heures, voire plus, ne sont pas inhabituelles et les chiffres de 2007 montrent que le fossé des inégalités s’est creusé au cours de la dernière décennie. Le nombre de travailleurs pauvres gagnant moins de la moitié du salaire médian a augmenté, passant de 300 000 en 1997 à environ 500 000 en 2007 alors que le nombre de travailleurs effectuant plus de 55 heures par semaine a lui augmenté passant de 510 000 à 830 000 en 2007.

A Hong Kong, quelques 200 000 employés de maison étrangers contribuent à 1 pour cent du PIB mais sont victimes d’importantes violations de leurs droits et de leurs contrats. Les femmes sont les principales victimes de la précarisation du travail et représentent la majorité des travailleurs pauvres (près d’une employée sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté). Les migrants issus des pays voisins et de la Chine continentale continuent de représenter une sous-classe stigmatisée et certaines minorités ethniques à Hong Kong sont victimes de discrimination en termes de recrutement et de promotion.

Bien que les syndicats indépendants et démocratiques voient leur existence autorisée à Hong Kong, contrairement à la Chine, et bien que le droit de grève soit stipulé dans la législation, plusieurs failles, que ce soit dans la loi ou dans la pratique, empêchent le libre exercice de ces droits. Le harcèlement et la discrimination, par les employeurs à l’encontre des syndicalistes, constituent de nouveaux obstacles pour ceux qui cherchent une vraie représentation.

L’anniversaire de la rétrocession est maintenant devenu synonyme de manifestations massives contre le manque de progrès vers la démocratie. La première marche pour la démocratie, en opposition aux lois anti-subversions, a réuni plus d’un demi million de hongkongais le 1er juillet 2003 (soit près d’un habitant sur dix). Cette année, Hong Kong sera le théâtre d’une nouvelle marche rassemblant des milliers de personnes.

Pour voir l’interview Gros Plan sur Lee Cheuk yan, Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats de Hong Kong, merci de cliquer ici
Pour voir le rapport « Hong Kong : Dix ans et toujours pas d’amélioration en vue » merci de cliquer ici (en anglais)


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