Honduras : Le mouvement syndical international condamne le coup d’État

La CSI et son organisation régionale, la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques (CSA), condamnent vivement le coup d’État perpétré par l’armée au Honduras ce 28 juin 2009, qui a conduit au renversement suivi de l’expulsion du pays du président Manuel Zelaya.

Bruxelles, le 28 juin 2009: La CSI et son organisation régionale, la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques (CSA), condamnent vivement le coup d’État perpétré par l’armée au Honduras ce 28 juin 2009, qui a conduit au renversement suivi de l’expulsion du pays du président Manuel Zelaya. Patricia Rodas, ministre des Affaires étrangères, a, elle aussi, été appréhendée et détenue.

La CSI et la CSA demandent le rétablissement du président Zelaya à la tête de l’autorité exécutive suprême du pays, ainsi que le plein respect de la volonté populaire dans la République du Honduras.

Ce putsch militaire constitue l’ultime épisode d’un conflit qui a opposé les pouvoirs politiques de ce pays depuis la décision du président Zelaya de convoquer un référendum non contraignant, où la population devait se prononcer sur une éventuelle révision de la Constitution qui permettrait le renouvellement des structures politiques du Honduras. Le plébiscite prévu pour le 28 juin 2009 avait été déclaré illégal par les pouvoirs législatif et judiciaire du pays, qui ont fait appel à l’intervention de l’armée pour en empêcher la tenue. L’action orchestrée par les partis traditionnels, les groupements économiques et les médias a poussé les forces armées à intervenir, sous la protection supposée des institutions, conduisant à une rupture alarmante de la démocratie.

La CSI et la CSA appellent la communauté internationale et, en particulier, l’Organisation des États américains (OEA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) à intervenir séance tenante face à la grave crise institutionnelle qui est en train de se jouer au Honduras. D’autre part, la CSI et la CSA exhortent tous les gouvernements du continent américain à condamner cet attentat à la démocratie et à la volonté populaire et leur enjoignent de déployer tous les moyens à leur disposition pour empêcher le recours par les militaires à la répression et la violence pour contenir le mécontentement populaire.

Le mouvement syndical international exprime sa solidarité avec le peuple et le mouvement syndical et social du Honduras dans leur mobilisation au nom du rétablissement de la démocratie. La CGT, la CUT et la CTH ont signifié leur soutien au référendum populaire et leur soutien au président démocratiquement élu. Des dirigeants syndicaux honduriens ont dénoncé la diffusion, depuis le coup d’État militaire, de listes noires reprenant les noms de dirigeants sociaux et politiques qui auraient été placés en détention en raison de leur soutien au plébiscite, éveillant la crainte d’une vague de répression aux conséquences imprévisibles. Le mouvement syndical hondurien a convoqué une grève générale indéfinie.

« Il est fondamental que la démocratie et les libertés fondamentales soient restaurées intégralement et immédiatement au Honduras », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « La CSI soutient ses affiliées et le peuple du Honduras dans leurs actions de contestation et de condamnation contre l’effondrement de l’ordre constitutionnel au Honduras et lance un appel pour son prompt rétablissement. »

Pour plus d’informations : http://www.csa-csi.org/


La CSI représente 170 millions de travailleuses et travailleurs au sein de 312 organisations affiliées nationales dans 157 pays. http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au : +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.

Photo: dnw20500