Guinée : inquiétude de la CSI devant la possible prolongation de l’état de siège

A la veille d’une réunion cruciale, prévue pour le vendredi 23 février, au cours de laquelle l’Assemblée nationale guinéenne pourrait proroger l’état de siège en vigueur depuis le 12 février, la Confédération syndicale internationale (CSI) exprime ce soir à Bruxelles sa plus grande inquiétude quant à l’évolution de la situation dans ce pays d’Afrique occidentale.

Bruxelles, 22 février 2007 : A la veille d’une réunion cruciale, prévue pour le vendredi 23 février, au cours de laquelle l’Assemblée nationale guinéenne pourrait proroger l’état de siège en vigueur depuis le 12 février, la Confédération syndicale internationale (CSI) exprime ce soir à Bruxelles sa plus grande inquiétude quant à l’évolution de la situation dans ce pays d’Afrique occidentale. La CSI réclame avec fermeté la levée immédiate de l’état de siège et le respect intégral de l’Accord signé le 27 janvier entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Ces accords prévoient notamment la désignation par le Chef de l’état d’un premier Ministre de consensus et la mise sur pied d’une commission d’enquête sur la répression de la grève générale, au cours de laquelle plus de 120 personnes au moins ont été tuées par les forces de sécurité.

A cet égard, la CSI renouvelle son appui résolu (http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/Guinee_-_CSI_aux_affiliees_19_fevrier_2007.pdf) à la position de l’Intercentrale USTG-CNTG, élargie à l’’ONSLG et à l’UDTG, appui exprimé formellement dans une lettre de son Secrétaire-général, Guy Ryder, datée du 19 février, qu’elle a rendu publique ce soir.

Face aux indications répétées qui font état de menaces d’arrestation envers les dirigeants syndicaux et de licenciement des travailleurs qui refuseraient de reprendre le travail Lundi prochain, 26 février, la CSI exige des autorités guinéennes des garanties formelles et publiques de sécurité pour les syndicalistes et d’absence de toute répression envers les grévistes. Elle a aussi saisi ce soir en ce sens le Bureau international du Travail (BIT) et entrepris des démarches envers la communauté diplomatique à Conakry, avec laquelle elle reste en communication constante.

A cet égard, la CSI salue l’annonce qu’une mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), arrivée ce Jeudi à Conakry avec à sa tête l’ancien Président nigérian, Ibrahim Babangida, compte rencontrer sur place les dirigeants syndicaux. Elle encourage fermement toutes les missions diplomatiques ou de médiation envoyées ces jours-ci en Guinée à faire de même. La CSI poursuit quant à elle ses contacts avec les institutions internationales et régionales, dont l’Union européenne, l’Union africaine, la CEDEAO, la Banque mondiale et le FMI. Elle se réunira d’ailleurs Lundi prochain à Washington, DC avec ce dernier au sujet de la Guinée. D’autres réunions de haut niveau sont prévues dans les tous prochains jours à Paris, à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes.


Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays. http://www.ituc-csi.org.

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