Guatemala : neuf dockers réintégrés - Le meurtre du leader syndical Zamora doit être élucidé

Les neuf travailleurs membres du Syndicat des travailleurs de l’entreprise portuaire de Quetzal (STEPQ) illégalement licenciés par leur employeur ont été réintégrés le 12 février. Au terme d’une lutte qui a duré quatre mois, les travailleurs ont été réintégrés à leurs postes d’origine, sans modification de leur salaire. Ces conditions faisaient partie des revendications présentées par le dirigeant syndical Pedro Zamora peu de temps avant son meurtre.

Bruxelles, le 22 février 2007 : Les neuf travailleurs membres du Syndicat des travailleurs de l’entreprise portuaire de Quetzal (STEPQ) illégalement licenciés par leur employeur ont été réintégrés le 12 février. Au terme d’une lutte qui a duré quatre mois, les travailleurs ont été réintégrés à leurs postes d’origine, sans modification de leur salaire. Ces conditions faisaient partie des revendications présentées par le dirigeant syndical Pedro Zamora peu de temps avant son meurtre.

La nouvelle a été saluée par les membres de la délégation internationale conjointe ITF-CSI qui s’était rendue en mission au Guatemala du 28 janvier au 2 février dernier, ainsi que par le mouvement syndical dans son ensemble, et est une nouvelle preuve des résultats qui peuvent être obtenus grâce à la mobilisation du mouvement syndical international.

Les travailleurs avaient auparavant obtenu gain de cause auprès de deux instances juridiques qui s’étaient prononcées en faveur de leur réintégration. Le 10 janvier, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, le ministre des Communications avait annoncé que les 9 travailleurs seraient réintégrés. L’entreprise portuaire a cependant choisi de faire fi de ces décisions prononcées en trois occasions différentes, préférant plutôt payer les amendes encourues pour non-application des ordres en question.

La réintégration des travailleurs faisait partie des revendications présentées par la délégation syndicale internationale au cours de sa visite au Guatemala. Une autre des revendications était l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat de Pedro Zamora. L’entreprise portuaire avait initialement proposé la réintégration des travailleurs pour une période de 9 mois seulement, et ce, sans prestations et à condition que les travailleurs démissionnent du syndicat, proposition qui fut rejetée sans détour par les travailleurs.

Les députés du FRG, au premier banc de l’opposition, avaient promis à la délégation qu’ils convoqueraient une réunion des membres titulaires du comité de direction de l’entreprise portuaire et des travailleurs du syndicat STEPQ pour tenter de parvenir à une solution. A l’occasion de cette réunion, qui s’est tenue le 7 février, les députés du FRG ont accordé un délai de 8 jours à Adolfo Neutze, président du Comité de direction de l’entreprise portuaire de Quetzal, pour réintégrer les travailleurs. En cas de non-respect de cet ultimatum, le Congrès serait saisi du dossier pour obliger les autorités portuaires à obtempérer. Plusieurs participants ont mentionné l’attention que suscitait cette affaire à l’échelon international et le tort qu’elle causait au pays.

La décision de l’entreprise portuaire résulte probablement, en grande partie, de la pression exercée par la délégation ITF-CSI auprès des instances gouvernementales, d’après Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Il s’agit à présent de continuer à faire pression pour que les personnes impliquées dans l’assassinat de Zamora soient arrêtées et traduites en justice.

Pedro Zamora, secrétaire général du STEPQ a été assassiné le 15 janvier dernier à Puerto Quetzal. La CSI et l’ITF (Fédération internationale des ouvriers du transport) ont envoyé des lettres de protestation au Président Berger ainsi qu’une plainte conjointe à l’OIT.

Cette semaine, trois députés salvadoriens ont été assassinés au Guatemala. Le Président guatémaltèque Oscar Berger a qualifié ces meurtres d’ignobles et a assuré que son gouvernement s’engageait à faire toute la lumière sur ces crimes. La CSI demande aux autorités du Guatemala de consacrer la même énergie aux enquêtes sur les assassinats de syndicalistes.

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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