Gros Plan sur Enebish Amarsanaa (CMTU – Mongolie)

« Dans dix ans, les leaders du syndicat seront les jeunes de maintenant »

Enebish Amarsanaa, 31 ans, demande à la CSI de faire du recrutement des jeunes une priorité.

Quelles sont les ambitions du Comité des jeunes de la CMTU, dont vous êtes le
responsable ?

Mon objectif principal est que la voix des jeunes travailleurs et travailleuses soit mieux entendue lors des prises de décision. Sur les 200.000 membres de la CMTU, 47% ont moins de 35 ans (à l’image de la part des jeunes dans la population de Mongolie), et 60% sont des femmes. Les droits et intérêts de ces jeunes devraient donc être mieux reflétés dans les activités syndicales. Dans dix ans, les leaders du syndicat seront les jeunes de maintenant.

Actuellement, les jeunes ne sont pas tellement intéressés par le syndicalisme : ils pensent qu’il s’agit d’une organisation utile pour les personnes plus âgées, ils se demandent quel bénéfice ils peuvent en retirer. Nous devons changer cet état d’esprit, montrer notre utilité pour les jeunes qui entrent sur le marché du travail.

Comment la CMTU s’y prend-elle pour recruter des jeunes membres en Mongolie ?

La CMTU organise beaucoup de séminaires et de conférences pour les jeunes, mais aussi des activités sociales (sport, arts, …) car les jeunes n’aiment pas s’asseoir toute la journée dans une salle de réunion. L’une des activités qui intéressent le plus les jeunes est une foire aux emplois où les employeurs viennent proposer les emplois vacants. Celle de cette année nous a permis de recruter 2.000 jeunes syndicalistes, dont 500 étudiants.

Quelles sont les priorités du Comité des jeunes de l’ORAP que vous présidez?

Grâce aux représentants des jeunes venant de toutes les sous-régions de l’Asie-Pacifique, le Comité des jeunes de l’ORAP est un endroit privilégie pour discuter des problèmes spécifiques aux jeunes. L’une de ses priorités est de lutter contre le chômage des jeunes. Nous en avons beaucoup discuté au cours des deux dernières années. En 2005, le chômage des jeunes était l’un des thèmes à l’agenda de la Conférence internationale du travail du BIT. Nous lui avons fourni un document de fond, via le groupe des travailleurs du BIT, afin qu’il soit discuté à cette Conférence. Cette année, lors de la réunion de la Banque mondiale organisée à Singapour, son rapport sur les jeunes était discuté, nous avons là aussi fourni des commentaires : si nous sommes persuadés que la Banque mondiale prend en considération l’emploi des jeunes, un rapport annuel ne suffit pas à résoudre les problèmes, il est bien présenté mais il manque de pistes concrètes.

Nous avons également adopté dans notre Charte des jeunes des recommandations sur ce que les syndicats et les gouvernements devraient faire pour promouvoir l’emploi des jeunes.

Quelles sont vos attentes quant à la politique de la CSI devrait mener pour les jeunes ?

Il faut au minimum une personne pour coordonner toute la politique et les actions pour la jeunesse. Sans une personne qui coordonne le tout, c’est très difficile pour nous d’agir localement. Je trouve que la CSI devrait avoir son propre département des jeunes, et non un coordinateur inclus dans un autre département. Sans le recrutement de nouveaux membres parmi les jeunes, il n’y aura plus de mouvement syndical à l’avenir.

Propos recueillis par Samuel Grumiau

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