Ghana: Un nouveau rapport de la CSI met en lumière des atteintes graves aux normes fondamentales du travail

La CSI a publié un nouveau rapport aujourd’hui concernant les normes fondamentales du travail au Ghana. Le rapport, dont la sortie coïncide avec l’examen de la politique commerciale (...)

Bruxelles, le 28 janvier 2008: La CSI a publié un nouveau rapport aujourd’hui concernant les normes fondamentales du travail au Ghana. Le rapport, dont la sortie coïncide avec l’examen de la politique commerciale de ce pays à l’OMC, met en évidence de nombreuses atteintes aux Conventions fondamentales du travail de l’OIT, que le Ghana a ratifiées et qui sont légalement contraignantes.

D’après le rapport, un grand nombre de travailleurs et de professions est privé du droit d’organiser et d’adhérer à un syndicat choisi librement. De même, l’exercice du droit de grève est frappé de restrictions dans la pratique. Ces anomalies ont été portées à l’attention des organes de surveillance de l’OIT. Ceux-ci ont enjoint au gouvernement ghanéen de modifier la législation nationale pour rendre celle-ci conforme aux normes internationales du travail qui ont été ratifiées par ce pays.

Le Ghana n’a toujours pas ratifié la principale convention afférente au travail des enfants, à savoir la Convention 138 (Convention sur l’âge minimum, 1973). La dernière enquête en date la CSI avait montré que 1,27 millions d’enfants travaillaient au Ghana, y compris dans l’agriculture, le travail domestique, le portage, les mines, les carrières et la vente de tickets de transport. De nombreux enfants sont exploités dans l’industrie de la pêche sur le lac Volta, notamment dans des travaux potentiellement dangereux comme la plongée en grande profondeur pour démêler des filets de pêche accrochés dans des racines submergées. D’après une enquête du Conseil du cacao du Ghana, le travail des enfants est très répandu dans la culture du cacao; les tâches exécutées par les enfants incluent des travaux dangereux comme le portage de charges lourdes sur de longues distances, le maniement de la machette lors des moissons ou encore la pulvérisation de pesticides. Dans son rapport, la CSI appelle le gouvernement à amorcer de nouvelles initiatives en vue d’une application effective des lois contre le travail des enfants.

L’application de la législation contre le trafic des êtres humains laisse beaucoup à désirer, cependant que les enfants et, plus particulièrement, les femmes sont exposées à la pratique du travail forcé. Les jeunes garçons victimes du trafic humain sont exploités dans les mines ou l’industrie de la pêche, alors que les jeunes filles finissent comme aides domestiques ou assistantes.

La discrimination, bien qu’interdite en vertu de la législation nationale, constitue une pratique courante au Ghana. Il n’y a pas de loi qui interdise le harcèlement sexuel au travail.

Le rapport de CSI se conclut par une série de recommandations et de conclusions adressées au gouvernement ghanéen, pour autant qu’il convienne de remédier aux situations de non-conformité aux normes fondamentales de l’OIT et de mettre en œuvre des politiques efficaces qui permettraient au pays de venir à bout des principaux problèmes auxquels il se trouve confronté actuellement.

Pour consulter le rapport de la CSI dans son intégralité, prière de cliquer ici (EN - pdf)


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