Forum économique mondial - Les syndicats interpellent les chefs d’entreprise sur la taxe corporative, le capital spéculatif et la responsabilité des entreprises

Une délégation composée de 12 dirigeants syndicaux internationaux qui assiste à la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos cette semaine interpelle les chefs d’entreprise sur la taxation corporative, le rôle du capital d’investissement et les responsabilités sociales et environnementales des entreprises.


Forum économique mondial - Les syndicats interpellent les chefs d’entreprise sur la taxe corporative, le capital spéculatif et la responsabilité des entreprises

Bruxelles, le 25 janvier 2007 (CSI En Ligne) : Une délégation composée de 12 dirigeants syndicaux internationaux qui assiste à la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos cette semaine interpelle les chefs d’entreprise sur la taxation corporative, le rôle du capital d’investissement et les responsabilités sociales et environnementales des entreprises.

A l’occasion du lancement de la campagne « Un travail décent pour une vie décente »*, les représentants syndicaux dénoncent les principaux obstacles à la création d’emplois décents dans le contexte de l’économie mondiale.

« Le fait que les taux de taxation corporative baissent en flèche partout dans le monde alors que les pays se trouvent engagés dans une véritable course à la réduction fiscale a une incidence négative énorme sur les ressources requises pour assurer des services publics de qualité. Il en résulte que la création d’emplois décents et la lutte contre la pauvreté, qui relèvent aujourd’hui de véritables défis au niveau mondial, deviennent de plus en plus difficiles chaque jour qui passe », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI, qui se trouve à la tête de la délégation syndicale à Davos, aux côtés de la présidente de la CSI, Sharan Burrow. « Le thème dominant du forum de Davos, « L’équation changeante du pouvoir », soulève de nombreuses questions concernant la direction que prend l’économie globale et les lignes de failles qui persistent », a-t-il ajouté.

Dans leur déclaration au Forum, <http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/WEF...> , les dirigeants syndicaux font le point sur le glissement progressif du pouvoir au détriment des travailleurs à mesure que les droits fondamentaux du travail sont bafoués, que la part des profits découlant de la productivité et revenant aux travailleurs diminue et que la protection sociale devient un espoir de plus en plus lointain pour des millions de personnes à travers le monde.

Les syndicats qui assistent au Forum de Davos mettent aussi en lumière le thème des fonds d’investissement privés et des fonds spéculatifs. Avec quelque 600 milliards de dollars US placés dans de tels fonds en 2006 (le double du montant de l’année précédente), les questions de transparence, de gouvernance et de viabilité des entreprises sont encore plus cruciales. Ces questions touchent, en premier lieu, les travailleuses et travailleurs dont les droits et les conditions de travail se trouvent souvent menacés par la conduite de tels fonds spéculatifs.

A un moment où la croissance économique se maintient à un niveau relativement élevé partout dans le monde, le phénomène de la « croissance sans emploi » figure, lui aussi, au centre de l’ordre du jour syndical à Davos. Les dirigeants syndicaux prévoient, en effet, de se réunir avec les hauts responsables de diverses institutions intergouvernementales pour leur transmettre haut et clair l’appel des syndicats en faveur de la cohérence de la politique mondiale avec les enjeux sociaux et environnementaux, en tant qu’élément central des prises de décisions.

Guy Ryder et Sharan Burrow seront rejoints à Davos par Luc Cortebeek (CSC Belgique), vice-président de la CSI, John Evans, secrétaire général de la TUAC-OCDE, par des dirigeants de centrales syndicales nationales, Agnes Jongerius (FNV Pays-Bas), G Rajasekaran (MTUC Malaisie), Abdullah Muhsin (syndicats irakiens), Mirai Chatterjee (SEWA), ainsi que par les secrétaires généraux de plusieurs Fédérations syndicales internationales : Philip Jennings (UNI), Anita Normwark (ITB), Fred van Leeuwen (IE), Neil Kearney (FITTHC) et David Cockroft (ITF).

*Le slogan « Un travail décent pour une vie décente » mobilise la CSI, la CES, le Forum progressiste mondial, SOLIDAR et Social Alert International dans le cadre d’une campagne mondiale qui vise à placer le travail décent au centre des politiques sociales, économiques, financières, commerciales et de développement à l’échelon national et international. Aux yeux des membres de cette alliance, la notion de travail décente recouvre notamment l’emploi décent, un salaire et une protection sociale adéquats, des droits syndicaux et la non-discrimination.

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.
Site web: www.ituc-csi.org

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