FMI et Banque mondiale : Les syndicats mondiaux prônent la transparence et la démocratie au sein des IFI

A l’heure où l’attention des médias est accaparée par le scandale mettant en cause le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, la CSI a réitéré son appel...


Bruxelles, le 13 avril 2007 : A l’heure où l’attention des médias est accaparée par le scandale mettant en cause le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, la CSI a réitéré son appel en faveur de la transparence et de la démocratie au sein de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Face à la crise de légitimité à laquelle ces deux institutions se trouvent confrontées, il leur incombe désormais d’assumer plus résolument leur responsabilité vis-à-vis des pays membres et clients, de même qu’à l’égard du public au sens large et de redéfinir leurs politiques et activités de manière à corriger les principales failles dans l’économie globale.
« Le FMI a, lui-même, admis que les travailleuses et travailleurs ont droit à une part de plus en plus réduite des bénéfices de l’économie globale – faute d’un changement radical dans le cours de la mondialisation, l’inégalité, l’insécurité et les pratiques corporatives non viables risquent de s’aggraver. Le FMI et la Banque mondiale doivent affronter la vérité et changer de direction dans leurs actions » a déclaré Guy Ryder secrétaire général de la CSI.
Le mouvement syndical international estime que la Banque mondiale doit assumer un rôle de leader au sein de l’économie mondiale en veillant à l’application de normes salariales, sociales et environnementales élevées, définies et mises en œuvre au travers de processus transparents et en consultation étroite avec les gouvernements, les syndicats, les autres organisations de la société civile et le public. Pour ce qui a trait aux normes du travail, il conviendrait à la Banque mondiale de suivre l’exemple de la Société financière internationale, sa filiale chargée des prêts au secteur privé, en mettant en pratique son engagement déclaré, à savoir d’intégrer les normes fondamentales du travail à ses conditions d’éligibilité au prêt.
Pour sa part, il revient au FMI de relever le défi de s’attaquer aux investissements spéculatifs. Dans son propre Rapport sur la stabilité financière globale, publié ce mardi, le FMI concorde avec l’opinion du mouvement syndical international selon laquelle les acquisitions à fort levier financier impliquant des fonds d’investissement privés et spéculatifs peuvent avoir des répercussions économiques sérieuses. Le mouvement syndical international, de même qu’un nombre de plus en plus important de gouvernements se montrent profondément inquiets face aux activités de nombreux fonds de ce type et leur approche consistant à « acheter, dépouiller et balancer », qui a des impacts dramatiques sur les salariés des entreprises visées, ainsi que sur la stabilité globale des marchés nationaux et internationaux. Une action urgente est requise de la part du FMI en vue de l’établissement d’un cadre réglementaire convenu à l’échelon international et qui devra être mis en œuvre avec la participation de tous les gouvernements nationaux.
« La Banque mondiale et le FMI ont, tous deux, déclaré leur engagement de lutter contre la pauvreté dans le monde. Il leur incombe à présent d’honorer cet engagement et les gouvernements devront, pour leur part, s’assurer que cet engagement soit traduit dans les faits », a conclu Ryder.

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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