Feuille de route pour le Sri Lanka

photo: Tharaka Basnayaka, NurPhoto via AFP

La CSI soutient l’appel lancé par les syndicats du Sri Lanka, réclamant la mise en place d’un gouvernement intérimaire représentatif jusqu’à la fin de l’année, ainsi que l’adoption d’une feuille de route pour relancer l’économie du pays et garantir le plein exercice des droits démocratiques.

Plusieurs personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées lors des affrontements violents qui ont eu lieu ces derniers jours entre manifestants pacifiques et sympathisants du gouvernement.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « La crise que traverse actuellement le Sri Lanka est imputable à une mauvaise gouvernance du pays, associée à un trop grand nombre de projets inutiles extrêmement coûteux venant s’ajouter à une dette déjà colossale, qui ont conduit à l’effondrement des réserves de devises étrangères. Conséquence, l’économie s’est dramatiquement dégradée et la population crie famine. Des mesures urgentes doivent être prises, avec le soutien de la communauté internationale, pour garantir la protection sociale plus que nécessaire qu’attendent les habitants, sauver l’économie et permettre au pays de développer tout son potentiel.

La feuille de route des syndicats du Sri Lanka met en avant la nécessité d’augmenter le salaire minimum, d’assurer l’approvisionnement suffisant des produits de consommation essentiels, notamment les médicaments, et de prendre des mesures pour constituer des réserves de devises étrangères en suffisance. Les syndicats appellent également à un processus transparent et à la responsabilité publique du gouvernement intérimaire.

Comme le souligne Sharan Burrow : « La CSI demande au Fonds monétaire international, actuellement en négociation avec le Sri Lanka, de renoncer à ses politiques inefficaces du passé et d’inclure dans tous ces programmes des mesures de soutien à l’économie réelle, conformes aux normes de l’OIT et offrant une protection sociale à tous les individus. Le FMI doit consulter les syndicats et s’engager avec l’OIT et d’autres agences multilatérales à apporter un soutien durable, qui soit favorable à la croissance économique. »

« D’autres pays risquent de connaître une situation identique à celle du Sri Lanka, étant donné que, outre les pressions inflationnistes qui pèsent actuellement sur l’économie mondiale, la guerre menée par Vladimir Poutine perturbe fortement l’acheminement des céréales, de l’énergie et notamment des engrais. La communauté internationale, et plus particulièrement les institutions financières internationales, doivent tirer les leçons de leurs erreurs du passé et fournir une aide qui soit profitable à la population, en soutenant l’économie réelle. »