Déclaration sur les priorités du groupement Global Unions à la 11e Conférence ministérielle de l’OMC (MC11), Buenos Aires (Argentine), du 10 au 13 décembre 2017

Le commerce de l’agriculture est extrêmement important pour tous, a fortiori pour les femmes et les hommes les plus pauvres, ainsi que pour la plupart des pays en développement. L’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les subventions aux exportations agricoles et d’autres subventions nationales qui ont un effet de distorsion sur les échanges ne contribue pas à faire progresser les objectifs proclamés à l’échelle mondiale en matière de sécurité alimentaire. Une solution permanente à la détention de stocks publics contribuerait aux efforts visant à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).

Le mandat du Cycle de Doha en matière de développement a été adopté il y a maintenant quelques années sans qu’aucun consensus ne soit atteint sur la façon de le mettre en pratique. Les membres doivent dégager la volonté politique nécessaire pour parvenir à un consensus sur des thèmes comme le mécanisme de sauvegarde spéciale (MSS), l’assouplissement des règles d’origine et l’accès aux marchés libre de droits et de quotas pour tous les produits des pays les moins développés, essentiels à la réalisation des ODD.

Les pays riches devraient soumettre l’accès préférentiel à leurs marchés à la condition du respect des normes de l’OIT et élaborer des mécanismes spéciaux pour accroître la capacité des pays en développement et, en particulier, celle des PMA, de mettre leurs lois en conformité avec les normes de l’OIT et assurer une mise en œuvre continuellement améliorée. La libéralisation des échanges et de la concurrence en l’absence de conditions de travail meilleures et plus sûres pour les travailleurs qui produisent et distribuent des biens et services manquera de déboucher sur le mandat de développement des négociations et réduira l’impact positif potentiel d’un système commercial inclusif sur l’économie.

Les membres de l’OMC devraient adopter des décisions fermes pour restructurer le système commercial mondial afin que le commerce agisse au service du développement et en vue de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, y compris la création et la promotion du travail décent. Le mouvement syndical international demande aux ministres de faire du développement leur principale priorité, de prévoir un mandat ferme pour agir dans l’agriculture et convenir d’un régime équitable pour la pêche qui aide les océans à récupérer leurs stocks. En évitant d’introduire à ce stade de nouveaux points de discussion comme le commerce électronique, la discussion pourrait se concentrer sur la façon dont un nouveau système d’échanges commerciaux multilatéral peut participer à la reprise économique et sur la réalisation des Objectifs de développement durable.

Déclaration sur les priorités du groupement Global Unions à la 11e Conférence ministérielle de l’OMC (MC11), Buenos Aires (Argentine), du 10 au 13 décembre 2017