Déclaration de la CSI à l’occasion de la Journée mondiale contre le SIDA

L’énorme souffrance humaine causée par la pandémie du VIH/SIDA et l’incapacité à ce jour à contrôler et à enrayer sa croissance sont principalement dues au manque de volonté politique des gouvernements. La CSI reste engagée dans la lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail en vue de garantir une approche des interventions fondée sur les droits, de défendre le strict respect de la vie privée et des garanties de confidentialité et d’assurer un accès équitable au traitement du VIH/SIDA.

La CSI est vivement préoccupée par l’impact de la crise financière sur le développement et, par conséquent, la lutte contre le VIH/SIDA. Des preuves manifestes indiquent que la crise a approfondi les inégalités déjà existantes dans le monde. Compte tenu des 60 millions de personnes qui devraient perdre leur emploi et des 200 millions de personnes qui plongeraient dans la pauvreté absolue, les syndicats appellent les gouvernements à honorer leurs promesses de fournir les ressources nécessaires pour réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement en matière de VIH/SIDA: obtenir un accès universel au traitement, et freiner et commencer à enrayer l’extension de la pandémie.

Le VIH et la tuberculose ne diminuent pas en fréquence. La crise économique mondiale a déjà mis en péril les programmes de prévention et de traitement du VIH. Selon le rapport le plus récent de la Banque mondiale, les effets négatifs de cette crise sur les programmes en matière de VIH toucheront 70% des personnes recevant des antirétroviraux en Afrique au cours des 12 mois à venir.

Les promesses rompues et le changement de priorités des gouvernements et des donateurs risquent de convertir les engagements au droit à la santé et à l’accès au traitement en une rhétorique inaccessible.

Les modèles d’infection par le VIH sont symptomatiques de la profonde crise sociale et politique à laquelle est confronté le monde entier. Le VIH est principalement transmis à travers les « couches sociales » créées par la pauvreté, l’inégalité et l’injustice sociale. En conséquence, la dévastation causée par le VIH/SIDA ne se propage pas de la même manière dans le monde, dans la mesure où 90% des personnes séropositives vivent dans des conditions de désavantage économique et social et la même proportion de nouvelles infections par le VIH se produit dans les pays à faible revenu.

La gravité de la pandémie et, de fait, la prévalence d’autres maladies infectieuses sont directement liées à l’inégalité sociale et de genre, en particulier l’absence d’autonomisation des femmes, ainsi que des jeunes, des migrants, des chômeurs, des réfugiés et des personnes LGBT. Même lorsqu’elles ont accès aux médicaments ou connaissent les moyens de protection contre l’infection par le VIH, un plus grand nombre de personnes en situation de désavantage économique et social seront infectées par le SIDA et le développeront.

La CSI est convaincue que le lieu de travail constitue le champ de bataille clef dans la lutte contre la pandémie et que, par conséquent, les gouvernements, les employeurs et les syndicats ont tous d’importantes responsabilités.

La CSI réaffirme dès lors l’importance du rôle de l’Organisation internationale du travail pour aborder les aspects du VIH/SIDA sur le lieu de travail et salue le processus normatif à l’OIT visant à l’adoption d’un nouvel instrument de l’OIT concernant le VIH/SIDA et le monde du travail en 2010.

La CSI exprime son soutien au Programme du groupement Global Unions sur le VIH/SIDA et le travail mené à bien pour promouvoir l’action syndicale en matière de VIH/SIDA sur le lieu de travail, avec le soutien syndical uni en faveur d’une approche de la pandémie fondée sur les droits.

La CSI réaffirme, en outre, son soutien à la collaboration avec la Campagne mondiale contre le SIDA afin de rendre les gouvernements responsables des engagements par rapport au VIH/SIDA et d’insister pour qu’ils fournissent les ressources nécessaires pour garantir un accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien en matière de VIH/SIDA.

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Photo: Oneiros