De nombreuses manifestations syndicales du 1er mai réprimées violemment.

A l’ occasion de la fête du travail, de nombreux travailleurs manifestent dans le monde entier afin de faire valoir leurs droits.

Bruxelles, le 2 mai : A l’ occasion de la fête du travail, de nombreux travailleurs manifestent dans le monde entier afin de faire valoir leurs droits. Cette année encore, de nombreuses manifestations pacifiques ont été réprimées violemment, notamment en Iran, en Turquie, à Macao, au Zimbabwe, au Nigéria ou au Népal.

En Iran, des milliers de travailleurs ont manifesté à travers tous le pays. Parmi leurs revendications, figuraient, entre autres, le droit de grève, la liberté de parole ou la possibilité d’organiser des évènements autour du 1er mai sans le contrôle du gouvernement ou l’intrusion des forces de police. Plusieurs des manifestations organisées ont été interrompues de manière très violente par les autorités. A Téhéran, des agents de la sécurité d’état (ministère de l’Information) ont arrêté et tenter d’emmener Mansour Osanloo, Président du Syndicat des chauffeurs de bus de la capitale. Les collègues d’Osanloo et des passants ont réussi à empêcher qu’il soit emmené par les agents en civils, mais un autre dirigeant du syndicat, Yaghub Salimi a été arrêté pour avoir aidé Osanloo à s’enfuir. Ailleurs en Iran, plusieurs syndicalistes ont également été arrêtés dont au moins dix militants d’un syndicat à Sanandaj. L’un d’eux, Shoeys Amani , Président du « Syndicat des Travailleurs licenciés et au chômage » aurait été grièvement blessé par la police.

En Turquie, pays déjà sous tension suite à une élection présidentielle contestée devant la Cour suprême, près de 600 personnes, parmi lesquelles de nombreux dirigeants syndicaux, ont été arrêtées à Istanbul par les forces de police alors qu’ils participaient à une manifestation pour le 1er mai. La police a utilisé du gaz ainsi que des matraques pour stopper la foule qui se dirigeait vers Taksim Square afin de célébrer le trentième anniversaire d’une manifestation violemment réprimée en 1977. Elle avait vu la mort de 34 personnes.

Au Zimbabwe, où la répression syndicale est très présente, le mouvement syndical manifestait pour obtenir des meilleures conditions de travail, notamment en termes de salaires, et la possibilité de faire valoir le droit de grève si les revendications n’étaient pas acceptées. La police a tenté d’intimider les manifestants. Après d’intenses négociations, la marche a pu suivre sa route.

A Macao, la police à tiré en l’air afin de disperser la foule qui demandait le respect du droit du travail. Plusieurs syndicalistes ont été arrêtés et de nombreuse personnes blessées (voir lettre CSI au Chief Executive Edmund Ho Hau Wah (anglais)). La police a été accusée d’avoir utilisé la force de manière excessive.
Le 29 avril, au Népal, un membre d’un des trois syndicats népalais affiliés à la CSI, le Nepal Trade Union Congress, a été sévèrement battu par des militants maoïstes alors qu’il préparait les célébrations du 1er mai et a du être admis à l’hôpital.

En Birmanie, à Chauk, dans la région de Magwe, les autorités ont ordonné aux employeurs d’interdire aux travailleurs d’assister aux célébrations du 1er mai organisées par la Ligue nationale pour la Démocratie (NLD, dirigée par le Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi). D’autres sources indiquent qu’une vingtaine de travailleurs ont été arrêtés en revenant du « Centre Américain » à Rangoon, où ils avaient pris part à une session d’étude sur l’histoire du mouvement ouvrier et des célébrations du 1er mai. Parmi eux figurent plusieurs femmes, ouvrières du textile dans la capitale birmane, qui auraient été relâchées le soir même. Quatre travailleurs demeurent en prison : Thu Rein Aung, Kyaw Kyaw, Wai Lin et Shwe Gyo. La CSI est extrêmement inquiète à leur sujet, les autorités birmanes ayant pour habitude de torturer en détention les militants syndicaux pour leur extorquer de soi-disant aveux.

Au Nigeria, les autorités ont appelé à un boycott des manifestations du 1er mai, craignant sans aucun doute un élan de protestation face aux résultats contesté des élections législatives et présidentielles d’avril dernier. Le NLC, affilié de la CSI au Nigéria, a appelé à l’annulation de ces élections, suite aux preuves d’irrégularités qui ont entachées le scrutin. Le NLC avait planifié des activités pour le 1er mai, en collaboration avec le NTUC, l’autre affilié nigérian de la CSI, pour revendiquer des meilleures conditions de vie dans un pays aux nombreuses ressources mais à la pauvreté extrême.

Enfin, cinq syndicalistes auraient été arrêtés à Agadir (Maroc) au retour d’une manifestation du 1er mai. Selon les premières informations, il s’agirait d’un dirigeant du syndicat agricole de l’UMT, Abderrahim Karrab, de deux syndicalistes enseignants, Elhoussine Oulhouss et Mustapha Fathi, affiliés à la FNE/UMT ainsi que de deux étudiants, Elmehdi Elkerkouch et Mustapha Elgarouaz. Les sources de la CSI indiquent que trois d’entre eux auraient été relâchés après avoir été maltraités par la police, tandis que deux autres, Karrab et Elkerkouch resteraient détenus et auraient été mis en examen.

La CSI a condamné fermement ces actes alors que les rapports selon lesquels les manifestations du 1er mai ont été supprimées ou attaquées violemment dans les différentes parties du monde continuent de lui parvenir. « Le droit à participer à cet événement et de revendiquer des meilleures conditions de travail est inaliénable » a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Ces violences nous démontrent une fois de plus que la répression antisyndicale est encore bien présente. » La CSI entreprendra les actions nécessaires dans les tous prochains jours à l’encontre des gouvernements responsables et, le cas échéant, portera plainte formellement contre ces pays devant l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.