Coup d’État au Myanmar: action de solidarité

photo: Mladen ANTONOV / AFP

La Confédération syndicale internationale (CSI) exprime sa profonde indignation au lendemain de la prise de pouvoir par les militaires au Myanmar et entend faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la réussite de ce coup d’État, garantir la libération des personnes détenues et mettre un terme à la violence et au harcèlement de la population birmane.

Les auteurs de ce coup de force doivent être dénoncés et mis à l’écart. Les syndicats du monde entier envisagent de mener des actions de solidarité ce 11 février à 20h00 (heure du Myanmar), afin de coïncider avec le barrage sonore organisé quotidiennement par la population birmane.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré: «Nous demandons à tous les gouvernements de se montrer solidaires et de ne pas reconnaître ou soutenir cette prise de pouvoir par l’armée.

Le siège du Myanmar aux Nations unies doit être libéré, tandis que le Conseil de sécurité doit prendre des mesures et envisager une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) doit, en vertu de sa charte, intervenir pour faire respecter la démocratie et les droits humains. Dans un premier temps, des sanctions doivent être infligées aux dirigeants militaires, y compris des sanctions financières ciblant les intérêts commerciaux de l’armée.

Tous les gouvernements doivent pouvoir tracer les chaînes d’approvisionnement des entreprises aux mains de l’armée afin que ces sanctions puissent être pleinement appliquées.

Il est évident que toute coopération militaire avec le Myanmar doit être immédiatement suspendue, avec interdiction d’exporter des armes vers ce pays. Tous les groupes de pression employés par l’armée du Myanmar doivent être dénoncés et tenus responsables par les gouvernements.

Nous avons besoin d’une assistance immédiate pour tous les réfugiés qui fuient les persécutions orchestrées par l’armée birmane, tandis que le personnel diplomatique dans les pays étrangers doit être protégé.

Les entreprises internationales doivent apporter leur soutien aux travailleurs, là où les activités ont été ralenties, et aider et protéger les opposants au coup d’État.

Nous exprimons notre solidarité à la population et aux travailleurs du Myanmar et rendons hommage au courage dont ils font preuve pour s’opposer à cette prise de pouvoir par l’armée.

Après 30 ans de dictature militaire, nous nous engageons à demeurer unis avec la population du Myanmar afin de garantir que le vote des citoyens soit respecté et que tous les responsables politiques élus démocratiquement puissent former un gouvernement légitime.»