Costa Rica : Atteintes flagrantes aux droits syndicaux

« Au Costa Rica, les syndicalistes sont intimidés et harcelés et les travailleurs sont fortement dissuadés d’adhérer`à un syndicat », décrit un nouveau rapport de la CSI.

Bruxelles, le 16 avril 2007 : « Au Costa Rica, les syndicalistes sont intimidés et harcelés et les travailleurs sont fortement dissuadés d’adhérer`à un syndicat », décrit un nouveau rapport de la CSI sur l’observance des normes fondamentales du travail au Costa Rica. La sortie du rapport coïncide avec l’examen de la politique commerciale du Costa Rica à l’OMC, ces 16 et 18 avril.

Le rapport dénonce l’inefficacité de la protection légale pour les syndicalistes, de telle manière que les dispositions exprimées dans les Conventions de l’OIT à l’encontre de la discrimination antisyndicale sont rendues nulles et non avenues. Dans le secteur privé, les syndicats se sont progressivement vus remplacer par les associations « Solidarismo » établies par les employeurs. « Il est frappant à quel point les syndicats sont pratiquement inexistants dans les zones franches d’exportation (ZFE) et les maquilas. Il semblerait que pour se frayer une place concurrentielle au sein des marchés mondiaux, le Costa Rica ait opté en faveur de la répression du droit fondamental des travailleurs de s’organiser», a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Toujours d’après le rapport, le droit de négociation collective se trouverait, lui aussi, sérieusement menacé. Dans de nombreuses organisations, institutions et entreprises du secteur public, les salariés n’ont pas le droit de mener des négociations collectives, au mépris des Conventions fondamentales de l’OIT. Et quand bien même les travailleurs du secteur public parviennent à conclure des conventions collectives, celles-ci ont de très fortes chances de se voir déclarer nulles et non avenues par le tribunal constitutionnel. De fait, le rapport signale qu’au fil des deux dernières années, il s’est produit pas moins de 16 annulations de clauses collectives, sous prétexte que les conditions prévues dans les clauses en question étaient « disproportionnées et irrationnelles. »

« On se trouve devant une violation extrêmement grave du droit de négociation collective à laquelle le gouvernement a, jusqu’à présent, manqué de répondre de manière satisfaisante », a conclu Ryder. « Le gouvernement s’est, de toute évidence, engagé dans la mauvaise voie pour ce qui a trait au développement du pays.
Le rapport signale par ailleurs que les efforts du gouvernement dans le cadre de la lutte contre la discrimination en matière de rémunération ont livré certains résultats positifs mais qu’il reste néanmoins énormément à faire, notamment eu égard aux travailleuses immigrées, qui font fréquemment l’objet de discrimination flagrante.
Le rapport note enfin qu’en dépit des efforts du gouvernement, il y aurait à l’heure actuelle dans le pays plus de 100 000 enfants entre 5 et 17 ans qui travaillent au lieu d’aller à l’école.

Pour télécharger le rapport de la CSI, prière de saisir le lien suivant : Costa Rica report (anglais)

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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