Colombie: Lettre de la CES et la CSI aux membres du Parlement européen

Madame la députée, Monsieur le député,

Le gouvernement colombien a lancé une vaste campagne de pressions sur le Parlement européen dans le but d’induire la communauté internationale en erreur, et plus particulièrement le Parlement européen, en ce qui concerne les progrès accomplis par le gouvernement d’Uribe par rapport à la situation des droits humains dans son pays en vue de promouvoir une conclusion hâtive des négociations d’un accord de libre-échange (ALE).

Le gouvernement colombien a délégué aux réunions au Parlement européen des responsables de syndicats non représentatifs pour se prononcer, lors des différentes auditions sur la Colombie, au sujet des soi-disant avancements du gouvernement en matière de droits humains, de leur lutte contre l’impunité ainsi que de la manière dont l’ALE profitera aux travailleurs/euses colombien(ne)s.

Nous avons été informée que M. Albeiro Franco et M. Luis Fernando Cadavid, des syndicats minoritaires UNALTRASAP (secteur agroindustriel et du bétail) et SINTRACONTEXA (secteur de la confection et du textile), sollicitent des réunions avec des membres du Parlement européen en vue d’exposer leur « vision en matière de droits syndicaux et humains en Colombie et d’accords commerciaux ».

Leur position est entièrement contraire à celle à laquelle sont engagées la société civile colombienne et les organisations affiliées à la CSI – la CUT, la CGT et la CTC –, luttant continuellement pour améliorer les conditions du peuple colombien et appelant le Parlement européen à soutenir l’interruption des négociations.

Nous vous appelons à vous informer sur ces faits et leur stratégie, au cas où vous accepteriez leur demande de réunion. La CUT, la CGT et la CTC, qui représentent légitimement les réelles aspirations des travailleurs/euses en Colombie, lancent un appel au Parlement pour qu’il soutienne, à ce stade, l’interruption des négociations. Si la communauté internationale ne prend pas de mesures adéquates à l’heure actuelle, les syndicalistes en Colombie continueront de mourir et les auteurs de ces actes de violence continueront de bénéficier d’une impunité absolue.

Nous vous prions d’agréer, Madame la députée, Monsieur le député, l’expression de nos sincères salutations.

John Monks Guy Ryder
Secrétaire Général CES Secrétaire Général CSI

John Monks
secrétaire général de la CES

Guy Ryder
secrétaire général de la CSI

Photo: A Look Askance