Colombie : Atteinte grave à la sécurité industrielle dans la multinationale Drummond

La CSI dénonce avec force les conditions de travail dans la mine de charbon à ciel ouvert La Loma, exploitée depuis 13 ans par la société Drummond.

Bruxelles, le 3 avril 2009 (CSI en ligne) : La CSI dénonce avec force les conditions de travail dans la mine de charbon à ciel ouvert La Loma, exploitée depuis 13 ans par la société Drummond. Le manque de respect pour la vie et la sécurité des travailleurs a coûté la vie à Dagoberto Clavijo Barranco, à l’issue d’un accident tragique, que le gérant des ressources humaines de la multinationale étasunienne a décrit comme « un accident de circulation. »

Le Syndicat national des travailleurs de l’industrie des mines et de l’énergie (Sintramienergética), a immédiatement mis en cause l’entreprise en invoquant une atteinte grave à la sécurité industrielle. De fait, l’accident est survenu trente-deux jours seulement après l’embauche de Clavija Barranco à travers une bourse de l’emploi. Par la suite, il n’a reçu aucune formation adéquate pour la conduite d’un camion citerne, pourtant classé en tant qu’équipement à haut risque dans la mine.

La totalité des effectifs de la multinationale Drummond dans la zone des opérations du littoral atlantique, soit quelque neuf mille travailleurs, ont bouclé leur troisième journée de grève hier, pour protester contre les mauvaises conditions au plan de la sécurité industrielle. Le Sintramienergética demande à la direction de la compagnie d’établir une commission paritaire chargée d’examiner les risques d’accidents et d’adopter des mesures préventives, conformément à ce que prévoient la législation nationale et les normes internationales. Le syndicat demande, par ailleurs, à la multinationale Drummond de prendre en charge les funérailles de l’ouvrier défunt.

La Centrale unitaire des travailleurs de la Colombie (CUT) a exprimé sa préoccupation au gouvernement face au nombre élevé d’accidents du travail survenus dans des entreprises multinationales. La CSI se joint à son organisation régionale CSA et son affiliée CUT pour condamner ce manque de respect pour la vie et la sécurité des travailleurs. « La sécurité des travailleurs est une condition sine qua non du bon fonctionnement d’une entreprise », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « L’attitude affichée par ces entreprises multinationales, de même que leur manque de responsabilité sont inadmissibles. »

Dans une lettre adressée aux autorités colombiennes , la CSI a exhorté le président Alvaro Uribe à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour assurer la protection des travailleuses et travailleurs, ainsi qu’une inspection adéquate des entreprises, afin de garantir la sécurité des lieux de travail, conformément aux lois nationales et aux normes internationales.

La CSI représente 170 millions de travailleurs au sein de 312 organisations affiliées nationales dans 157 pays. http://www.youtube.com/ITUCCSI

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