Clôture des assises du développement françaises

Paris, 1er mars 2013.
Entretien avec Mamadou Faye – Président de la Plateforme des acteurs non étatiques pour le suivi de l’accord de Cotonou, membre du Bureau Confédéral de la CNTS en charge du département de la coopération – concernant les assises françaises du développement et de la solidarité internationale.

Le Ministère des Affaires Étrangères de la République Française a organisé le 1er mars, sous la direction de Monsieur Pascal Canfin, Ministre délégué chargé du Développement, la restitution des Assises du développement et de la Solidarité internationale.
Il s’agissait de clore des assises qui ont réuni pendant quatre mois l’ensemble des acteurs et actrices du Développement et de la Solidarité Internationale, en l’occurrence : État, ONGs, Syndicats, Entreprises privées, Fondations, Représentants des Collectivités locales, Parlementaires (nationaux et européens), Organismes de recherche et partenaires du Sud.

Quels étaient les objectifs de cette restitution ?
Cette restitution avait pour objectif de créer un cadre d’échange autour de plusieurs sujets portant particulièrement sur la transparence et l’efficacité de l’aide publique au développement, la coordination entre acteurs étatiques et non étatiques, la coopération décentralisée, l’Agenda international du développement, la recherche, les innovations technologiques et sociales, la cohérence des politiques publiques au regard de l’aide au développement, l’inscription de l’aide française au service du développement durable au sud, et l’accès des femmes à l’aide au développement.

Comment s’est déroulée la journée de clôture des Assises ?
Pascal Canfin a prononcé le discours inaugural et il a souligné que les Assises ont permis à l’ensemble des acteurs du développement, du Nord et du Sud, de disséquer toutes les questions liées au développement et à la solidarité internationale.
De grands témoins du développement étaient présents sous forme de panel, par exemple Mme Christalina Georgieva, Commissaire Européenne à la Coopération internationale et l’aide humanitaire ou M. Boubacar Alpha Ba, Président des Municipalités du Mali.
La présence de ce panel a permis de revisiter quelques riches expériences vécues et mises en relief par les panelistes à travers leurs activités.
Un deuxième panel a ensuite réuni, il était composé des représentants de chaque collège d’acteur et d’actrices du développement (collectivités territoriales, ONG, syndicats : représentés par M. Marcel Grignard, Secrétaire National en charge de la Politique internationale et européenne de la CFDT, parlementaires, recherche, entreprises).
Les membres du Panel sont revenus sur ce qui a fait la quintessence de leurs travaux respectifs liés principalement au développement.
A la suite de ce panel, le Président de la République François Hollande a clôturé les travaux en revenant sur le sens qu’il convient de donner à l’efficacité de l’aide au développement et la Solidarité Internationale, en revisitant plusieurs aspects liés à l’aide publique au développement (APD) au bénéfice des pays en développement. Il a conclu son discours en promettant de maintenir les crédits pour le développement, tout en instaurant un dialogue permanent avec les Organisations de la Société Civile (OSC) y compris les organisations syndicales.

Quelles ont été les principales recommandations issues des Assises ?
Trois recommandations ont été formulées :
- mettre en place une politique plus efficace de l’aide au développement en y associant les OSC et organisations syndicales, particulièrement au Sud.
- Mettre en place un système de suivi/évaluation en y impliquant davantage les partenaires du Sud pour s’assurer de l’efficience des programmes d’aide au développement en vue de réduire de façon significative la pauvreté.
- Mieux responsabiliser les femmes.

En tant qu’acteur du Sud, quels ont été les apports de la participation de votre organisation à la session de clôture des Assises ?
Nous avons pu rencontrer des représentants du Ministère des Affaires Étrangères, du GRET, de Coordination Sud, de la CFDT. Nous avons également eu une liaison téléphonique avec Monsieur Évin de l’Agence Française de Développement (AFD).
Au cours de ces différents entretiens, il s’agissait de jeter les bases d’un partenariat fécond entre nos structures, mais aussi de requérir leur soutien en vue d’une participation dans le cadre de l’organisation prochaine de la 2ème édition de l’Université des acteurs non étatiques (ANE).

Que retenez-vous de ces Assises ?
La tenue des Assises du Développement nous a permis d’avoir une meilleure vision du développement et l’après 2015, d’approfondir la réflexion vers une aide transparente et efficace mais aussi au renforcement du partenariat entre acteurs étatiques et non étatiques pour une meilleure cohérence des politiques publiques en faveur du développement.