Chili: une nouvelle voie s’ouvre au lendemain de la victoire du «oui» au référendum

Le vote du peuple chilien, majoritairement favorable à une nouvelle constitution nationale, engage désormais le pays sur la voie de la prospérité partagée, mettant ainsi un terme à plusieurs décennies de politiques de l’ère Pinochet, toujours inscrites dans la constitution actuelle.

Une écrasante majorité de la population (78%) s’est déclarée favorable à la création d’une instance élue par le peuple chargée de rédiger une nouvelle constitution, dont l’adoption est prévue en 2022. Sous la constitution Pinochet, fortement influencée par les «Chicago Boys», économistes discrédités, les services essentiels tels que la santé, l’éducation, les retraites, et même l’eau, ont été privatisés.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré: «Le Chili est à l’aube d’une nouvelle ère, ouvrant la voie à un nouveau contrat social, où l’économie sera mise au service des citoyens, avec une gouvernance et une responsabilisation véritablement démocratiques. Nous tenons à féliciter nos collègues de la Centrale unitaire des travailleurs du Chili (CUT) et leurs sympathisants pour leur engagement courageux et indéfectible à mettre un terme aux jours sombres de la dictature, après bientôt un demi-siècle de démantèlement des normes et des droits fondamentaux.

Le président chilien, Sebastián Piñera, a été forcé d’accepter le plébiscite, suite aux pressions exercées par une coalition formée de syndicats et d’autres groupes, représentant notamment les peuples autochtones, les femmes et les jeunes, durant les manifestations massives du mois de novembre dernier.

Au cours du siècle dernier, les économistes des «Chicago Boys» se sont vu confier des positions de pouvoir par Pinochet et d’autres dictateurs sud-américains de droite, afin de modeler les économies selon la vision de Milton Friedman et de l’École de Chicago, plaçant ainsi la quasi-totalité du continent au service des multinationales américaines.

Sharan Burrow poursuit: «Les Amériques et le reste du monde doivent se féliciter de ce triomphe de la démocratie. Le mouvement syndical international apportera son soutien aux collègues chiliens, qui souhaitent créer une économie et une société au service de la population. Mais, les politiques agressives qui ont dominé la vie économique du Chili sont toujours bien présentes dans d’autres pays. Le mouvement syndical s’engage à les vaincre, où que ce soit.»