Brésil: libération de Lula, le système judiciaire toujours sur la sellette

La CSI a salué la libération de l’ex-président brésilien Lula et a demandé la levée de toutes les poursuites judiciaires menées contre lui et d’autres politiciens progressistes. Lula a été libéré après 580 jours d’emprisonnement, la Cour suprême du pays ayant décidé de respecter la constitution, en annulant l’emprisonnement avant que toutes les possibilités d’aller en appel soient épuisées.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré: «C’est un grand soulagement d’apprendre que Lula peut enfin retrouver sa famille, ses amis et ses sympathisants. Le mouvement syndical international continuera à lui apporter son soutien pour que soient abandonnées toutes les accusations fallacieuses retenues contre lui. Son incarcération a ouvert la voie à l’élection du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, dont on connaît les conséquences dramatiques de la gouvernance sur la population brésilienne et son patrimoine.

Au lendemain de sa libération, Lula a critiqué les politiques du président Bolsonaro, affirmant que: «Les Brésiliens et les Brésiliennes ont faim, n’ont pas d’emploi, travaillent pour Uber ou livrent des pizzas à vélo». Il a également dénoncé le «côté pourri du système judiciaire».

Les poursuites dont a fait l’objet Lula ont été menées par l’ancien juge Sergio Moro, nommé au poste de ministre de la Justice sous le gouvernement de Jair Bolsonaro. L’attention se porte maintenant sur la collusion secrète de Sergio Moro avec les procureurs, dont le but était d’empêcher le plus populaire des hommes politiques du Brésil de se présenter aux élections en 2018.

Le 21 octobre, un juge de la Cour suprême de justice a rejeté une tentative des procureurs de faire emprisonner Dilma Rousseff, qui a succédé à Lula à la présidence du pays et à la direction du parti travailliste.

Sharan Burrow ajoute: «De puissants oligarques ont transformé le système juridique brésilien en un outil au service des politiques de droite, réduisant à néant les progrès colossaux accomplis par le gouvernement de Lula et plongeant plusieurs millions de personnes dans la pauvreté. L’État de droit a été bafoué, pire encore, démantelé. Il doit être restauré.»

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