Les dirigeants du fonds d’investissement américain Blackstone financent des responsables politiques autocratiques de droite qui torpillent les politiques de régulation visant à contrôler les entreprises malhonnêtes.
Il y a de fortes chances que les maisons de votre quartier, les bureaux de votre ville, les entrepôts de votre collectivité, les hôtels dans lesquels vous séjournez ou les produits que vous achetez proviennent d’entreprises qui font partie du portefeuille mondial tentaculaire de Blackstone. Première société de capital-investissement et premier propriétaire d’immobilier commercial au monde, premier bailleur privé en Inde, en Espagne et aux États-Unis, Blackstone est emblématique de la croissance explosive du capital-investissement au XXIe siècle.Cette croissance s’est opérée au détriment de milliards de travailleurs à travers le globe. Blackstone est bien connue des défenseurs de la justice climatique pour son rôle dans la déforestation rapide de la forêt amazonienne et ses investissements massifs dans des projets impliquant des combustibles fossiles. Au Royaume-Uni, Blackstone a engrangé d’énormes bénéfices tout en imposant une dette insurmontable à l’un des plus grands prestataires de soins de longue durée du pays. Blackstone a honteusement profité de la spéculation sur le marché de l’immobilier suite à la crise financière de 2008 et expulsé des travailleurs de façon agressive après la pandémie de COVID-19.
Blackstone et ses filiales ont été sanctionnées pour des violations en matière de concurrence, de contrats, d’emploi, de finances et de protection des consommateurs à hauteur de quasiment 300 millions de dollars dans un seul pays. Blackstone s’est également fait remarquer pour le travail des enfants dans le secteur du conditionnement de la viande, ainsi que pour ses frais exorbitants de gestion des retraites des travailleurs, et elle n’a toujours pas adhéré à la plateforme des droits du travail des fonds d’investissement privés mise au point par une coalition. Au Brésil, elle a été critiquée pour avoir contribué à la privatisation des infrastructures publiques et à la corporatisation des terres agricoles.
Blackstone semble croire que c’est à elle – et non aux électeurs – de déterminer les politiques publiques. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur le logement a accusé Blackstone « d’utiliser ses considérables ressources et son influence politique pour fragiliser les lois et les politiques nationales susceptibles d’améliorer l’accès à un logement adéquat. » Dirigé par le milliardaire Stephen Schwarzman, un des principaux bailleurs de fonds des campagnes politiques d’extrême droite, y compris celle de Donald Trump pour sa réélection à la présidence des États-Unis en 2024, le réseau Blackstone a dépensé des dizaines de millions de dollars pour soutenir des responsables politiques et des forces politiques qui promettent d’empêcher ou d’éliminer les réglementations qui pourraient l’obliger à rendre des comptes. Après l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro à la présidence du Brésil, Blackstone a prétendu de manière absurde que la démocratie du pays n’était pas en danger, permettant ainsi à Jair Bolsonaro de s’en prendre à la société civile et aux syndicats. L’entreprise a ensuite parrainé un gala de la Chambre de commerce américano-brésilienne pour nommer Jair Bolsonaro « personne de l’année. »
Stephen Schwarzman s’est lui-même octroyé 1,2 milliard de dollars de salaires et de dividendes pour la seule année 2022, un exemple parfait de l’inégalité flagrante qui menace la démocratie partout dans le monde.