Birmanie : La nécessaire pression contre la junte militaire

Des pressions soutenues à l’encontre du régime militaire birman, le soutien en faveur des efforts de l’OIT pour éradiquer le travail forcé dans ce pays et....

Bruxelles, le 11 avril 2007 : Des pressions soutenues à l’encontre du régime militaire birman, le soutien en faveur des efforts de l’OIT pour éradiquer le travail forcé dans ce pays et une campagne syndicale renforcée contre les investissements et les échanges étrangers avec la Birmanie faisaient partie des principales décisions de la Conférence syndicale internationale sur le thème « Démocratie pour la Birmanie » qui s’est tenue ces 3 et 4 avril à Katmandou, au Népal. Il s’agissait du quatrième événement de ce type, organisé en cette occasion sous l’égide de la Confédération syndicale internationale (CSI) et auquel ont assisté plus de 70 délégués en provenance de 20 pays d’Asie, du Pacifique, d’Europe et d’Amérique du Nord.

Cette Conférence a été organisée par les trois organisations affiliées de la CSI dans le pays (NTUC, GEFONT et DECONT), avec le concours de l’organisation régionale de la CSI pour l’Asie et le Pacifique, APRO.

Dans une déclaration de cinq pages adoptée par la Conférence contenant plus de
30 points d’action, les participants ont appelé le régime à engager un dialogue en bonne et due forme avec la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) et les minorités ethniques et à mettre en application l’ensemble des recommandations d’une Commission d’enquête de l’OIT qui, en 1998, demandait à la junte de cesser immédiatement tout recours au travail forcé et de poursuivre en justice les responsables de ce crime contre l’humanité. La Conférence a également lancé un appel pour la libération du leader de la NLD, Daw Aung San Suu Kyi, ainsi que de tous les opposants politiques et syndicalistes actuellement sous les verrous, y compris le dirigeant de la FTUB, Myo Aung Thant.

Les conclusions de la Conférence ont, a plusieurs reprises, évoqué le besoin de soutenir la Fédération indépendante des syndicats de Birmanie (FTUB), organisation associée à la CSI. La Conférence a appelé les organisations affiliées de la CSI et les Fédérations syndicales internationales (FSI) à apporter leur soutien politique, financier et solidaire à la FTUB, notamment par l’envoi de missions syndicales de solidarité dans les zones frontalières de la Birmanie. Elle leur a également enjoint de défendre la FTUB et ses dirigeants contre les fausses accusations de terrorisme régulièrement ourdies à son encontre par la junte militaire et d’appuyer la FTUB dans le cadre de ses efforts visant à l’établissement de syndicats indépendants et libres en Birmanie.

D’autre part, la Conférence a appelé le mouvement syndical international à organiser et à soutenir les travailleurs migrants et les réfugiés en provenance de Birmanie afin d’assurer que les droits de ces derniers soient respectés et protégés en vertu du droit national et international. La Conférence a accordé une attention toute particulière à la situation des travailleuses en Birmanie. Elle a pris note du fait que de nombreuses femmes sont victimes du travail forcé et de diverses autres atteintes flagrantes aux droits humains, y compris le recours au viol comme arme de guerre par l’armée birmane. Elle a insisté sur l’importance de la participation des travailleuses de Birmanie aux activités de campagnes et aux programmes éducatifs de la CSI qui les concernent.

La Conférence a passé en revue les développements récents intervenus aux Nations Unies et a enjoint à la CSI de poursuivre sa campagne visant à l’adoption d’une résolution relative à la Birmanie par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Elle a également demandé à la CSI d’œuvrer, en collaboration avec les organisations intergouvernementales, à l’établissement de comités parlementaires chargés de la Birmanie, en accordant la priorité à l’établissement d’un tel lobby dans les pays d’Asie du Sud (SAARC).

La Conférence a exhorté tous les gouvernements à rejeter le processus de « Convention Nationale » et la Constitution illégitime préparée par le régime birman et a appelé la communauté internationale à accorder son soutien politique aux efforts du mouvement d’opposition démocratique, notamment au gouvernement NCGUB en exil, à la FTUB et à la NUCB, entre autres, et ce, pour promouvoir la constitution fédérale démocratique et appuyer les efforts menés par l’opposition birmane et le mouvement syndical démocratiques pour asseoir les fondements de la démocratie dans le pays. Elle leur a également demandé de promouvoir un processus de dialogue sur la question birmane au sein des gouvernements et des organisations intergouvernementales, y compris UE, ASEAN, ASEM et SAARC, pour pousser le régime militaire à engager un dialogue politique en bonne et due forme et lié par le temps avec l’ensemble des parties concernées, y compris les nationalités ethniques et la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), comme condition indispensable en vue de l’établissement de l’autorité de la loi et d’une démocratie véritable.

Les gouvernements européens ont également été appelés à renforcer la position commune de l’UE relative à la Birmanie, notamment en mettant à jour la liste des entreprises et secteurs birmans avec lesquels il est interdit de faire du commerce.

Pour accéder au texte intégral de la Déclaration finale de la Conférence de Katmandou, prière de saisir le lien suivant : Conférence Birmanie

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