Bélarus: l’OIT et le Conseil des droits de l’homme des Nations unies se prononcent

La CSI a accueilli favorablement le rapport du Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail (OIT) appelant le gouvernement du Bélarus à rendre compte des graves violations des droits des travailleurs, y compris la liberté syndicale et le droit de grève.

Les recommandations d’une commission d’enquête de l’OIT en 2014 ont largement été ignorées par le gouvernement, qui poursuit sa campagne de répression antisyndicale après que les travailleurs et les travailleuses ont protesté contre la falsification des résultats de l’élection, à la suite desquels Alexander Lukashenko a conservé le pouvoir en août dernier.

La répression du mouvement syndical indépendant au Bélarus s’est poursuivie sans relâche au travers de:

  • la détention de représentants syndicaux;
  • la perquisition des bureaux des syndicats;
  • des menaces contre les travailleurs/euses qui manifestent;
  • et la confirmation par une cour d’appel des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans contre trois anciens employés de l’usine métallurgique de Bélarus (BMZ) – Alexander Bobrov, Igor Povarov et Evgeny Govor – pour avoir participé à une action de grève et à des manifestations.

La police oblige les syndicats à transmettre des informations à caractère personnel sur leurs membres, suscitant de sérieuses préoccupations quant aux mesures à l’encontre des personnes qui ont exercé leur droit d’adhérer à un syndicat.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a également adopté une résolution ferme sur la répression des droits humains, notamment la liberté syndicale, au Bélarus.

Plusieurs pays, avec le soutien de l’UE, ont lancé une Plateforme de responsabilité pour le Bélarus destinée à contrôler les violations des droits humains et à rassembler des éléments de preuve s’y rapportant dans le pays.

« L’accent mis par l’OIT et d’autres organes de l’ONU sur le Bélarus est extrêmement important, et les mesures prises pour rassembler des éléments de preuve sur les violations et les auteurs favoriseront la transparence et constitueront la base pour exiger que les auteurs des violations des droits humains rendent des comptes », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

« Le gouvernement n’a pas mis en oeuvre les recommandations clefs de la commission d’enquête de l’OIT, tandis qu’il renforce la suppression de la liberté syndicale. Nous aborderons cette question lors de la Conférence de l’OIT en juin et examinerons d’autres mesures visant à assurer que le Bélarus se conforme à ses obligations. Et d’ajouter: « La CSI est solidaire de ses camarades au sein du BKDP et continuera d’organiser la solidarité internationale en faveur de leurs droits fondamentaux ».