Australie: il est temps d’améliorer les droits des travailleurs

Aujourd’hui, la Confédération syndicale internationale (CSI) a rendu public un nouveau rapport sur la situation des droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs en Australie; sa parution coïncide avec l’examen par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de ses politiques commerciales.

Pour la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, «dans de nombreux domaines, les conséquences restent chaque jour bien présentes pour les droits de la main-d’œuvre et des syndicats. Il s’agit notamment de restrictions au niveau de la négociation, des actions de revendication et du contenu des conventions collectives. La loi sur le travail équitable de 2009 (Fair Work Act) doit encore être améliorée notamment pour garantir aux employés le plein bénéfice de leurs droits conformément aux conventions de l’OIT nos 87 et 98.»

L’adoption de la loi sur le travail équitable de 2009 a rétabli de nombreux droits que la loi sur les relations de travail (Work Choices Act) de l’ancien gouvernement australien avait supprimés. Toutefois, le rapport de la CSI souligne que certains aspects des droits d’adhérer à un syndicat et d’en former, de négocier collectivement et de faire grève ne respectent pas les conventions nos 87 et 98 de l’OIT.

La situation est très grave dans le secteur du bâtiment et de la construction où des lois spéciales continuent d’exister alors qu’elles sont en infraction avec les normes internationales sur la liberté syndicale. En outre, la main-d’œuvre ne peut entreprendre d’action revendicative lors de négociations avec plusieurs employeurs à moins qu’ils ne forment un seul groupe d’intérêt.

Le président du Conseil australien des syndicats (ACTU), Ged Kearney explique «qu’il ne fait aucun doute que la loi sur le travail équitable a permis à l’Australie de davantage respecter les normes de l’OIT en matière de liberté syndicale et de négociation collective, mais il existe toujours divers aspects essentiels des droits liés au lieu de travail pour lesquels le pays doit encore s’adapter».
«Nous ne cesserons le combat que lorsque les lois discriminatoires qui ont cours dans le secteur du bâtiment et de la construction seront abolies et qu’il n’y aura plus qu’une seule législation pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs.
Il faut supprimer les restrictions lors des négociations avec plusieurs entreprises et le droit de mener des actions de revendication doit être conforme aux conventions de l’OIT.

Nous sommes également convaincus qu’il faut éliminer les limites imposées au contenu des conventions collectives de sorte que la main-d’œuvre puisse négocier des questions essentielles pour elle comme la sécurité de l’emploi et l’accès à l’aide syndicale sur le lieu de travail.»

Le rapport établit par ailleurs que l’Australie dispose de lois sur la discrimination fondée sur l’origine raciale et ethnique, sur le handicap et l’orientation sexuelle qui respectent les normes internationales. Le gouvernement doit néanmoins en faire davantage afin de veiller à ce que l’égalité des droits des femmes soit respectée dans la pratique au vu de l’important écart salarial entre les hommes et les femmes, et sachant que ces dernières sont sous-représentées aux postes à responsabilités. Les populations autochtones continuent de souffrir de désavantages considérables et de la discrimination dans l’emploi.

Lire le rapport complet (en anglais)