Arabie saoudite : Appel au roi en faveur de l’abolition de l’esclavage domestique

Le mouvement syndical international marque l’occasion de la Journée internationale de la femme en adressant une lettre au roi Abdallah d’Arabie saoudite au nom de 1,5 millions de travailleuses domestiques, l’appelant à appuyer des lois qui reconnaissent aux personnels domestiques les mêmes droits qu’aux autres travailleurs et travailleuses.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), a indiqué que les domestiques étaient exclus de la législation du travail dans le royaume d’Arabie saoudite et se trouvaient exposés à une exploitation et à des abus extrêmes. Les domestiques sont majoritairement des femmes en provenance d’Indonésie, du Sri Lanka, des Philippines et de l’Inde.

« À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le mouvement syndical international et la campagne 12 x 12 en faveur des droits des travailleurs et travailleuses domestiques appellent l’Arabie saoudite à être le premier pays à ratifier la Convention de l’OIT sur le travail domestique », a dit Sharan Burrow.

L’Arabie saoudite ne protège pas le droit des travailleurs à former des syndicats et à y adhérer, ni leur droit à mener des négociations collectives.

Le système de migration par parrainage, qui concerne la majorité de la main-d’œuvre migrante en Arabie saoudite, place les travailleurs et travailleuses à la merci de leur employeur ou parrain, qui retient leur passeport et s’occupe des démarches de permis de séjour.

« Ce n’est qu’en protégeant les droits des travailleurs et travailleuses dans la loi que l’Arabie saoudite pourra mettre fin à cet esclavage des temps modernes et restaurer la dignité humaine des 1,5 millions de travailleuses domestiques employées sans droits, ni voix », a déclaré Sharan Burrow.

Le royaume d’Arabie saoudite a été plusieurs fois mis en cause au cours de 2011, dans des rapports de la Human Rights Watch et d’Amnesty International concernant des violations graves des droits des travailleurs. Ceux-ci évoquent, preuves documentées à l’appui, des abus d’une cruauté extrême commis par des employeurs contre leurs domestiques, y compris oreilles coupées, brûlures au fer à repasser ou encore la torture par l’introduction de clous ou d’aiguilles.

L’an dernier, le royaume saoudien a décapité une travailleuse domestique indonésienne répondant au nom de Ruyati Binti Satubi, accusée du meurtre de l’épouse de son employeur.

Lire la lettre de la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, au roi Abdallah d’Arabie saoudite. La lettre sera également publiée sur les sites web de syndicats dans plus de 50 pays.