Afrique australe : Le Swaziland affiche le pire palmarès en matière de droits des travailleurs

D’après un nouveau rapport de la CSI concernant les normes fondamentales du travail dans les pays membres de l’Union douanière d’Afrique australe (Southern African Customs Unions – SACU), rapport dont la publication coïncide avec l’examen des politiques commerciales de ces pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la législation en vigueur limite la liberté syndicale

Bruxelles, le 4 novembre 2009: D’après un nouveau rapport de la CSI concernant les normes fondamentales du travail dans les pays membres de l’Union douanière d’Afrique australe (Southern African Customs Unions – SACU), rapport dont la publication coïncide avec l’examen des politiques commerciales de ces pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la législation en vigueur limite la liberté syndicale et restreint la négociation collective au lieu de la promouvoir. La SACU comprend le Botswana, le Lesotho, la Namibie, l’Afrique du Sud et le Swaziland.

Bien que les Etats membres de la SACU aient tous ratifié les deux principales Conventions de l’OIT relatives aux droits syndicaux, nommément les Convention 87 et 98 de l’OIT, la liberté d’association et le droit de négociation collective continuent d’être bafoués dans la plupart des pays membres de la SACU, dans certains cas de façon extrêmement grave. Au Swaziland, la législation interdit les grèves et la police a recours à une force excessive pour réprimer les actions collectives, pouvant aller jusqu’à l’arrestation de syndicalistes et aux confessions arrachées sous la torture. Le Botswana et le Lesotho comptent, eux aussi, parmi les pays où la grève est interdite ou soumise à des procédures qui rendent un appel à la grève pratiquement impossible. Pendant ce temps, au Lesotho, les employés du secteur public n’ont pas le droit de former des syndicats et les zones franches d’exportation ont été le théâtre de violations systématiques des droits des travailleurs.

Le rapport montre que la discrimination sexuelle demeure un problème d’actualité dans tous les pays membres de la SACU. D’autre part, en Afrique du Sud et en Namibie, la discrimination raciale, vestige de l’ère de l’Apartheid, persiste. Le rapport attire tout particulièrement l’attention sur la part croissante de la population atteinte du VIH/sida et sur la discrimination que subissent ces personnes, rendant particulièrement difficile leur accès à l’emploi et entraînant leur exclusion économique et leur stigmatisation sociale.

Le rapport montre également que le problème de l’exploitation du travail des enfants n’est reconnu dans aucun des pays membres de la SACU, essentiellement en raison de normes sociales qui tolèrent et fomentent cette pratique. Hormis l’Afrique du Sud, des failles importantes persistent dans la législation des pays membres de la SACU et les gouvernements se montrent peu enclins à s’attaquer à ce problème. Le travail des enfants touche principalement les activités économiques informelles et l’agriculture, cependant que des rapports dénoncent la présence de prostitution infantile et de trafics d’enfants dans l’ensemble de la région.

Le rapport fait état de certains progrès dans la lutte contre le travail forcé, à l’exception notable du Swaziland, où le gouvernement a institutionnalisé le recours au travail forcé au nom de la tradition. Dans le même temps, les gouvernements des pays membres de la SACU ont généralement manqué de formuler et d’appliquer des stratégies contre la traite des êtres humains, dont les enfants sont les principales victimes. L’absence d’inspections et de lois interdisant la traite rendent difficile la détection de tels cas et la poursuite des coupables, cependant que l’étendue réelle du problème reste méconnue.

Dans son rapport, la CSI appelle les pays membres de la SACU à améliorer la formation des inspecteurs du travail et des responsables judiciaires, pour mieux les préparer à identifier et à sentencier les cas de travail des enfants, de travail forcé et de violations des droits syndicaux, de même qu’à améliorer l’application des sanctions prévues aux termes de la loi. Il est impératif que des amendements aux législations existantes et des nouvelles lois soient promulgués, et que les gouvernements élaborent des politiques efficaces en réponse aux problèmes décrits dans le rapport de la CSI.

Pour lire le texte intégral du rapport (en anglais)

Pour accéder à la revue « Vision Syndicale » de la CSI consacrée au Swaziland


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Photo: CODA