L’objectif de l’activité était d’établir des liens entre les syndicats et les organisations de la société civile de la province de Misiones afin de définir le programme de travail de la branche régionale de la Plateforme Argentine de Surveillance du Programme 2030 (PAMPA 2030, sigle en espagnol).
Pendant l’événement, les participants ont discuté des nombreuses inégalités et difficultés auxquelles les femmes et les personnes LGBTQ+ sont confrontées dans la région. Ils ont également discuté des méthodes pour sensibiliser et intégrer la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) en tant que législation internationale contraignante pour l’Argentine et de la réalisation d’une cartographie participative du territoire en relation avec l’Objectif de développement durable 5.
L’événement a réuni plus de 70 participants, dont des représentants de la Faculté des sciences humaines et sociales de l’Université nationale de Misiones (UNaM), des représentants de l’Observatoire de la violence au travail du ministère du Travail de Misiones, de l’INADI (Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme) et la représentante du département des droits de l’homme du Bureau du coordinateur résident des Nations Unies en Argentine.
Pour le mouvement syndical, ces dialogues ont offert l’occasion de collaborer avec les femmes autochtones rurales luttant pour les terres expropriées par des entreprises multinationales impliquées dans l’exploitation d’espèces étrangères nuisant à l’environnement. Ils ont également discuté de leurs conditions de travail dans le cadre de l’agriculture familiale et de l’impact de l’absence de politiques publiques en faveur des femmes et des diversités, ainsi que de la faiblesse des institutions étatiques dans le biome du Gran Chaco américain. Les syndicats ont contribué à la discussion sur la Convention 169 de l’OIT, ratifiéepar l’Argentine, et sur les expériences permettant de garantir la pleine application de la loi nationale 26160, qui déclare l’état d’urgence en ce qui concerne la possession et la propriété des terres par les communautés autochtones originales, conformément à la réglementation de l’OIT.
Les femmes syndicalistes de Misiones ont souligné que l’informalité et l’insécurité de l’emploi constituent les lacunes les plus importantes en matière de travail décent dans la province. La discussion a mis en évidence les progrès qu’une législation appropriée, comme la "loi Micaela", qui impose une formation obligatoire en matière de genre et de violence au travail pour tous les fonctionnaires publics, peut apporter, et a souligné la nécessité de légiférer pour le secteur privé et de renforcer davantage la formation et les protocoles de prévention.
De plus, la réunion a permis un dialogue sur les expériences de vie et de lutte des communautés de diversité et de LGBTQ+, qui continuent de faire face à des situations de discrimination, tant symboliques qu’explicites.