À l’échelle mondiale, 818 millions de femmes ont été victimes de violence et de harcèlement. C’est tout simplement inacceptable. La situation est encore plus critique pour les femmes qui sont davantage marginalisées et discriminées en raison de leur race, de leur classe, de leur caste, de leur handicap, de leur identité de genre, de leur statut de migrante ou d’autochtone, ou encore de leur âge.
La violence sexiste coûte également des milliards aux entreprises en termes de perte de productivité, d’atteintes à la réputation et de litiges. D’après les estimations de l’Union européenne, le coût en termes de perte de productivité imputable au harcèlement sexuel s’élèverait à 26 milliards d’euros – soit 1,5 pour cent de son PIB.
Grâce aux révélations de #MeToo et d’autres mouvements similaires, les questions de l’égalité entre hommes et femmes, de la discrimination fondée sur le sexe et de la violence sexiste occupent désormais une place primordiale aux yeux de l’opinion publique, ainsi que dans les programmes politiques. Pourtant, nous constatons un recul marqué dans la mesure où des mouvements populistes discriminatoires et misogynes défient les sociétés démocratiques, tandis que la discrimination et les inégalités continuent de caractériser, voire de façonner notre monde du travail, reléguant les femmes à des postes d’autorité et de pouvoir inférieurs, à des salaires moins élevés, à des emplois de faible qualité et à des conditions de travail précaires.
Toutes les femmes devraient bénéficier du droit fondamental à un environnement de travail exempt de violence et de harcèlement, quelle que soit la forme de leur relation contractuelle, qu’elles travaillent dans l’économie formelle ou informelle, en milieu rural ou urbain.
Le monde du travail peut également jouer un rôle essentiel dans le soutien aux victimes de la violence domestique pour qu’elles conservent leur emploi et bénéficient d’une sécurité financière et de l’indépendance leur permettant de mettre fin à des relations dans lesquelles elles sont victimes de violences.
Une norme internationale du travail pour lutter contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail s’impose de toute urgence. Une telle norme pourrait transformer les conditions de travail des femmes en garantissant que la violence n’a pas sa place au travail.
Joignez-vous à la campagne en faveur d’une norme internationale du travail pour mettre un terme à la violence sexiste et au harcèlement dans le monde du travail.