Conférence du Centenaire de l’OIT : ensemble vers un Nouveau Contrat social

Des organisations syndicales du monde entier sont descendues dans les rues de Genève afin d’exiger une OIT pour le XXIe siècle. Plusieurs milliers de délégués du mouvement syndical international, porteurs de la voix des millions de travailleurs qu’ils représentent, ont ainsi montré leur engagement à combattre les abus dans le monde du travail et à établir un Nouveau Contrat social.

« Nous sommes au milieu de négociations qui pourraient conduire à des progrès historiques. Une Déclaration de l’OIT qui fixe un socle de droits pour tous les travailleurs, des règles contraignantes et efficaces contre la violence et le harcèlement au travail, voilà ce qui est sur la table. Je suis convaincue qu’ensemble avec les gouvernements et les employeurs nous parviendrons à franchir la ligne », a déclaré la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow.

Des syndicats du monde entier se sont donné rendez-vous à Genève pour négocier une Déclaration historique dans le cadre de la Conférence du Centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT). Au cours de la deuxième et dernière semaine de cette rencontre, les négociations entre les travailleurs, les employeurs et les gouvernements viseront à établir des règles pour lutter efficacement contre les abus dans le monde du travail.

Des délégués de plus de 40 pays ont participé à un rassemblement qui avait pour mot d’ordre « Une OIT pour le 21e siècle – Un nouveau contrat social s’impose ». Le mandat pour ce rassemblement a été donné par le Congrès mondial de la Confédération internationale du travail (CSI), à Copenhague, en décembre 2018.

« De l’Afrique du Sud à la Suède, du Costa Rica à la Nouvelle-Zélande, nous avançons dans la même direction. Établir des règles pour tous est la seule façon d’éviter une course vers le bas dont nous sortirions tous perdants. L’OIT a joué un rôle crucial pour garantir une répartition équitable de la richesse, en établissant des normes du travail mondiales et en tenant les gouvernements responsables de leur mise en œuvre. Nous poussons à présent cette ambition plus loin et trouvons des solutions aux défis actuels et à venir », a indiqué Mme Burrow.

L’OIT a démarré sa 100e année avec la publication d’un rapport sur l’avenir du travail intitulé « Travailler pour bâtir un avenir meilleur », qui présente des propositions ambitieuses face aux défis à venir. Il prône, entre autres, un contrat social redynamisé, fondé sur une Garantie universelle pour les travailleurs.

Ladite Garantie universelle pour les travailleurs prévoirait que tous les travailleurs, quels que soient leur régime contractuel ou leur statut professionnel, devraient jouir des droits fondamentaux découlant des principes fondamentaux de l’OIT (non-recours au travail des enfants et au travail forcé, non-discrimination au travail, liberté syndicale et négociation collective), ainsi que du droit à un salaire assurant des conditions d’existence convenables, la protection de la santé et la sécurité au travail et une maîtrise sur la durée de travail.

« Nous devons exploiter le potentiel de la numérisation et de l’automation, ainsi que de la transition à des modes de production respectueux de l’environnement, tout en nous attaquant aux risques et aux défis de la numérisation et des nouveaux modèles d’entreprise dont les employeurs se servent pour se soustraire à leurs responsabilités vis-à-vis de leur main-d’œuvre. Nous devons adopter des mesures qui s’attaquent concrètement à la violence à caractère sexiste, qui est au cœur des inégalités persistantes entre les hommes et les femmes. Nous devons aussi nous attaquer à la répartition de plus en plus inégale des richesses et des revenus en veillant au plein respect des droits fondamentaux des personnes, comme la liberté syndicale et la négociation collective, et en assurant également que le droit des travailleurs à un travail sûr et sain soit absolu. Toutes ces choses sont possibles, et de la rue à la négociation de règles contraignantes, nous avançons ensemble », a conclu Mme Burrow.

Pour en savoir plus :

L’Indice CSI des droits dans le monde 2019, qui classe 145 pays à partir de 97 indicateurs internationalement reconnus, afin de déterminer le lieu où les droits des travailleurs sont les mieux protégés dans la loi comme dans la pratique, sera publié le 19 juin.