M. Guterres a salué les synergies entre son rapport « Notre programme commun » et le nouveau contrat social revendiqué par les travailleurs dans le monde. Il a ensuite souligné le rôle important des syndicats lorsqu’il s’agit de tenir les gouvernements et les employeurs responsables face à la crise climatique mondiale, les appelant à poursuivre leur travail sur le terrain avec les équipes de pays des Nations unies :
« Je vous demande instamment d’utiliser votre voix puissante, votre influence et vos réseaux pour convaincre les gouvernements et les chefs d’entreprise de prendre cette crise climatique au sérieux et les amener à renforcer radicalement leurs actions avant qu’il ne soit trop tard. Chers amis, je sais que, en vertu de sa Constitution, la CSI s’engage à soutenir les Nations unies qui, à leur tour, s’engagent à soutenir les travailleurs et leurs organisations. Votre voix et votre expérience se révèlent particulièrement utiles aux équipes de pays des Nations unies. Raison pour laquelle je vous invite à poursuivre votre collaboration sur le terrain avec ces dernières. »
Discours intégral de M. Guterres, prononcé à l’occasion du 5e Congrès mondial de la CSI, réuni le 17 novembre 2022 :
« Votre voix et votre expérience se révèlent particulièrement utiles aux équipes de pays des Nations unies, raison pour laquelle je vous invite à poursuivre votre collaboration sur le terrain avec ces dernières.
Je suis heureux de pouvoir envoyer ce message de salutation au 5e Congrès mondial de la Confédération syndicale internationale. Je tiens tout d’abord à adresser mes félicitations à votre secrétaire générale sortante, Sharan Burrow, pour avoir assuré une direction exemplaire de votre organisation. Tout au long de sa vie et de sa carrière, Sharan s’est affirmée en tant que fervente militante pour la justice sociale et voix inspirante pour les travailleurs aux quatre coins de la planète. Notre monde a besoin de plus de dirigeantes comme Sharan, tout comme il a besoin de syndicats puissants et dynamiques.
Chers amis, votre congrès se déroule à l’heure où de lourdes menaces pèsent sur notre planète et l’humanité. Les travailleurs souffrent de l’inflation, de la recrudescence des inégalités, de l’érosion de la sécurité alimentaire et énergétique et de la flambée du coût de la vie. Les femmes, dont la cause a été si puissamment défendue par Sharan, ont été les premières touchées par les crises en cascade que traverse notre monde. Les actions de solidarité sont trop peu nombreuses, en particulier parmi les responsables politiques et les acteurs industriels.
Le thème de votre congrès, un nouveau contrat social, relaie parfaitement les messages de mes rapporteurs de notre programme commun. Il propose une feuille de route permettant de prendre des décisions inclusives pour promouvoir la paix, le progrès et les Objectifs de développement durable. Nous devons réaliser des investissements sans précédent dans le travail décent, la santé, l’éducation et les systèmes de protection sociale. L’accélérateur mondial pour l’emploi, la protection sociale et les transitions justes nous offre un bel exemple à cet égard.
Notre volonté est de créer 400 millions de nouveaux emplois, formaliser au moins 1 milliard d’emplois informels et offrir une protection sociale à 400 millions de personnes supplémentaires. Nous devons également réformer un système financier mondial dénué de sens moral et faire en sorte que les pays en développement puissent bénéficier le plus rapidement possible d’un allègement et d’un financement de leur dette afin de les aider à se relever. Nous devons lutter contre les inégalités et donner les mêmes chances aux femmes et aux filles, ainsi qu’aux migrants et aux réfugiés.
Nous devons défendre les droits des syndicats, de plus en plus mis sous pression, notamment le droit de s’organiser et de participer à la négociation collective, tel que défini dans les conventions de l’Organisation internationale du Travail. Et nous devons à tout prix accélérer la transition entre les combustibles fossiles qui asphyxient notre planète et les énergies renouvelables. Nous devons donc aider les pays en développement à décarboner leurs économies, à construire des infrastructures résilientes et à protéger les individus contre les conséquences désastreuses du changement climatique.
Les engagements qui ont été pris par les entreprises et les institutions financières pour atteindre la neutralité carbone doivent s’accompagner de mesures réalistes. Autrement dit, il s’agit de présenter des plans détaillés pour une transition juste, élaborés en présence des employés et prévoyant des politiques et des actions concrètes pour l’acquisition de nouvelles compétences et le développement personnel. La véritable transition est celle qui ne laisse personne sur le côté, celle qui empêche la destruction systématique de notre planète et l’érosion des normes du travail qui en découlera inévitablement pour les salariés.
Je vous demande instamment d’utiliser votre voix puissante, votre influence et vos réseaux pour convaincre les gouvernements et les chefs d’entreprise de prendre cette crise climatique au sérieux et les amener à renforcer radicalement leurs actions avant qu’il ne soit trop tard. Chers amis, je sais que, en vertu de sa Constitution, la CSI s’engage à soutenir les Nations unies qui, à leur tour, s’engagent à soutenir les travailleurs et leurs organisations. Votre voix et votre expérience se révèlent particulièrement utiles aux équipes de pays des Nations unies.
Raison pour laquelle je vous invite à poursuivre votre collaboration sur le terrain avec ces dernières. Montrons au monde entier ce qu’est la solidarité en action. Poursuivons la lutte pour bâtir le monde équitable, juste et durable dont notre avenir a besoin. »