16e Congrès régulier du DEOK: «50 ans de revendications et de lutte»

Le 16e Congrès du DEOK (Fédération démocratique du travail de Chypre) s’est tenu le 12 avril 2013 à Nicosie, affichant le message clair et direct «50 ans de revendications et de lutte». Plus de 300 délégué(e)s issus des syndicats du secteur de l’industrie affiliés à la Fédération ont participé au Congrès.

La séance d’ouverture du Congrès a été assurée par le président de la République de Chypre, un représentant du président du Parlement et un représentant du GSEE (Confédération générale des travailleurs/euses grecs). Étaient également présents à l’ouverture officielle du Congrès le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, des représentant(e)s de partis politiques, de syndicats nationaux, d’associations d’employeurs et de services gouvernementaux.

Lors de l’ouverture du Congrès, le secrétaire général du DEOK, Diomides Diomidous, a déclaré que le 16e Congrès de la Fédération se réunissait dans des conditions difficiles et dans un climat et une perspective extrêmement négatifs en raison de la profonde crise économique et sociale qui sévissait à Chypre. Néanmoins, il a affirmé que le message clair du Congrès, «50 ans de revendications et de lutte», déterminait avec force l’orientation et l’action du DEOK à l’avenir. Il a également rappelé que des erreurs et des lacunes graves avaient précipité Chypre et son économie dans une situation délicate, ce qui avait amené le système financier et pratiquement toute l’économie au bord de la faillite, et contraint le pays à signer avec le mécanisme européen de stabilité et la «Troïka» un accord de prêt et un programme d’ajustement douloureux. Le secrétaire général du DEOK a, par ailleurs, eu la dent dure contre les partenaires européens qui, selon lui, se sont montrés plus prompts à sanctionner les citoyen(ne)s et la société de Chypre qu’à faire preuve de solidarité et de compréhension à l’égard d’une population chypriote déjà fortement éprouvée par la crise.

Le secrétaire général du DEOK a demandé la convocation immédiate du Conseil consultatif du travail et du Comité national de l’emploi pour approuver et signer un protocole social national qui garantisse, en priorité, un taux élevé d’emploi de la main-d’œuvre locale dans tous les secteurs de l’économie. Il a ajouté que, dans ces circonstances très critiques et très pénibles, le pays avait besoin d’une planification stratégique pour l’aider à se désengager du protocole d’accord et à mettre en place un nouveau modèle de croissance et de création d’emplois. En dernier lieu, il a appelé les travailleurs/euses sans emploi et les retraité(e)s à rester en alerte et il a insisté sur les priorités majeures de la Fédération: protéger les fonds de prévoyance des opérations de bail-in des banques, promouvoir et adopter une législation visant à protéger l’accession à la propriété et à faire passer la période de versement des indemnités de chômage de six à douze mois, voire dix-huit mois.

Dans son discours au Congrès, le président de la République Nicos Anastasiades a mentionné les graves problèmes que connaît l’économie chypriote, en particulier depuis la décision de l’Eurogroupe, le 25 mars dernier, de réduire les dépôts. Le président a annoncé que le gouvernement travaillait à un plan de redressement de l’économie. Il a également promis de respecter les droits des travailleurs/euses et de déployer tous les efforts possibles pour garantir pleinement les fonds de prévoyance des employé(e)s dans les deux banques concernées par les opérations de bail-in. Il a particulièrement critiqué les responsables qui ont conduit l’économie à la ruine, en précisant qu’ils seraient poursuivis aux niveaux pénal, civil et politique.

Le président du Parlement Giannakis Omirou a déclaré quant à lui que le DEOK, au cours de ses 50 années de vie et d’action, était perçu dans la conscience des travailleurs/euses chypriotes comme un bastion, un pionnier militant en faveur des revendications, des initiatives et des luttes dans le secteur social et du travail à l’échelle nationale. Il a indiqué qu’il y avait de grandes responsabilités en jeu dans la terrible situation actuelle de l’économie de l’île, en particulier dans le secteur bancaire, et que les Chypriotes exigeaient une action immédiate visant à poursuivre en justice les responsables de la situation. D’après lui, la décision prise par l’Eurogroupe le 25 mars relève d’une stratégie d’éviction qui impose l’épuisement des deux «poumons» (les deux banques principales) qui font respirer le système financier chypriote. Le président du Parlement a ajouté que la position de Chypre était et demeurait fermement européenne. Favorables à une Europe du peuple, de la solidarité et de la cohésion sociale, les Chypriotes se battront aux côtés des autres Européen(ne)s pour changer l’attitude injuste et socialement inacceptable qu’adoptent actuellement les pouvoirs dominants et hégémoniques de l’UE.
Le 16e Congrès du DEOK a approuvé le Rapport d’activités de la période 2009-2012, ainsi que les principes et les positions du Plan d’action pour 2013-2016 qui a été soumis au Congrès et qui concerne les futures revendications syndicales des travailleurs/euses et du mouvement syndical sur la protection et la sauvegarde de leurs droits économiques et sociaux.

Enfin, le Congrès a élu les dirigeants de la Fédération pour les quatre années à venir. Sans opposition, les candidats ont été réélus aux postes suivants: Diomides Diomidous secrétaire général, Iosif Anastasiou secrétaire général adjoint, Antonis Antoni secrétaire de la planification financière, Constantinos Eleftheriou secrétaire des ressources humaines et Andreas Antoniou secrétaire du renforcement et de l’action des syndicats. Ces cinq dirigeants formeront le nouveau secrétariat exécutif du DEOK. Le Congrès a également élu huit membres au Conseil central: Nikos Anastasiou, Mary Vasilakka, Eleni Pittali, Asterios Paidis, Stelios Hadjielia, Anthi Demetriou, Loukas Papacharalambous et Nikos Angelides. Les autres membres du Conseil central ont été élus comme représentant(e)s par les cinq syndicats démocratiques des travailleurs/euses et des employé(e)s affiliés au DEOK (le secrétaire général et trois membres de chaque syndicat). Les quatre secrétaires de district de la Fédération sont également membres du Conseil central.

Article fourni par DEOK