Syrie : la CSI soutient l’appel à la grève générale ce mercredi 18 mai

Alors que la répression continue de sévir contre les manifestations de mécontentement à travers le pays, l’opposition syrienne a lancé un appel à la grève générale pour ce mercredi 18 mai. «Refuser de travailler, c’est la seule arme que la population syrienne peut opposer face aux balles, aux chars, aux arrestations et autres brutalités inouïes du régime Assad. Nous soutenons cette grève courageuse pour les libertés fondamentales et pour plus de justice sociale », a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI.

Cet appel à la grève survient alors que l’agence de presse AFP fait était de dizaines de corps et de blessés gisant dans les rues de la ville de Tall Kalakh (ouest) assiégée par l’armée depuis plusieurs jours. Les derniers jours, des informations relayées par des défenseurs des droits humains syriens ont également fait état d’un charnier découvert à Deraa, ville au sud de la capitale Damas et foyer de départ du mouvement de contestation. Des bombardements et tirs auraient également été entendus ces derniers jours à Homs. Mais informations et témoignages ne peuvent être vérifiés de façon indépendante.

Alors que cinq journalistes sont emprisonnés, les demandes de visas de presse sont refusées. Les journalistes et cyber-activistes locaux font l’objet d’une répression acharnée. «Après la Tunisie et l’Egypte et comme c’est toujours le cas en Lybie et au Bahreïn, la liberté de la presse est gravement bafouée en Syrie », a une fois encore dénoncé Sharan Burrow. « Si ces démentis veulent gagner en crédibilité, le régime syrien qui s’est tristement illustré en 1982 par le massacre de plus de 20.000 personnes en 24H à Hama, doit laisser la presse internationale faire son travail librement », a-t-elle ajouté.

Selon les organisations non gouvernementales, la répression aurait déjà fait au moins 700 morts, dont plusieurs centaines à Deraa, et entraîné au moins 8.000 arrestations à travers le pays. « Le régime doit laisser travailler les organisations humanitaires ainsi que les organisations de défense des droits humains comme le prévoit le droit international élémentaire en la matière », a déclaré Sharan Burrow, qui presse la communauté internationale d’enfin agir pour que cesse ce massacre. « Cette situation extrêmement grave mérite toute l’attention du secrétaire général des Nations-Unies ainsi que du Tribunal Pénal international », a précisé Sharan Burrow.

Sous ce régime dictatorial, toute liberté syndicale a été abolie. Cet appel à la grève lancé par l’opposition est donc totalement étranger à la centrale syndicale officielle contrôlée par le gouvernement (GFTU) qui, dans la ligne du pouvoir, se contente de qualifier ce mouvement d’opposition pour des réformes de « conspiration ». “Le régime Assad doit absolument et immédiatement mettre un terme à la répression violente, ouvrir un dialogue sincère avec l’opposition et autoriser la création d’organisations de la société civile légitimes, notamment de véritables syndicats susceptibles de se battre pour l’emploi décent et de lutter contre la pauvreté contre laquelle la population se révolte aussi », a conclu Sharan Burrow.