Réunions de Printemps : Le FMI et la Banque mondiale appelés à intensifier leur action sur les droits du travail et l’inégalité

La Banque mondiale et le Fonds monétaire international doivent intensifier leurs efforts en faveur des droits des travailleurs (...)

Bruxelles, le 23 mars 2007: La Banque mondiale et le Fonds monétaire international doivent intensifier leurs efforts en faveur des droits des travailleurs, d’après une nouvelle déclaration du mouvement syndical international à l’approche des réunions de printemps des Institutions financières internationales (IFI), les 14 et 15 avril prochains à Washington.

Les « Réunions de printemps » du Comité monétaire et financier international du FMI et du Comité du développement de la Banque mondiale et du FMI ont pour principale fonction d’évaluer l’avancement du travail des deux institutions. « L’action contre la pauvreté et les inégalités croissantes dans le monde doit être fondée sur des améliorations réelles et cohérentes en matière des droits des travailleurs », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Un aspect positif signalé dans le rapport est le progrès qui a été accompli dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, notamment grâce à la mise en œuvre du programme d’annulation de la dette pour les pays les plus pauvres. La condition contraignante désormais imposée par la Société financière internationale (SFI), branche de la Banque mondiale chargée des prêts au secteur privé, exigeant aux emprunteurs qu’ils respectent les normes fondamentales du travail de l’Organisation internationale du travail, et l’intention déclarée de la Banque mondiale d’inclure des conditions similaires pour accéder à ses programmes d’infrastructures publiques dénotent un engagement envers la réalisation d’un développement équitable et durable.

Les organisations syndicales internationales dénoncent cependant de sérieuses incohérences sur le plan du travail décent et, plus particulièrement, des droits des travailleurs. La Banque mondiale continue de promouvoir des politiques qui encouragent les pays à ôter toute protection sociale aux travailleurs et aux citoyens défavorisés. Elle s’évertue en outre à appliquer la méthodologie maintes fois discréditée de son rapport annuel « Pratique des affaires » concernant son « Evaluation politique et institutionnelle par pays » ; la Banque mondiale se sert de cette évaluation pour déterminer l’éligibilité des pays pauvres à ses programmes en se basant sur la performance de chaque pays en termes de réglementation du travail et de flexibilité du marché du travail. Le FMI persiste, lui aussi, à appliquer des conditions pesantes et inappropriées de politique économique dans des domaines tels que la privatisation et le plafonnement de la masse salariale publique, compromettant la capacité des gouvernements à assurer des services essentiels comme la santé, l’éducation et la sécurité sociale.

La déclaration de la CSI se conclut par une série de recommandations qui encouragent les IFI à contribuer de façon positive à rendre le processus de mondialisation plus équitable. La Banque mondiale est notamment appelée à tenir parole sur son engagement à collaborer étroitement avec les syndicats dans la mise en œuvre de sa
stratégie en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. Pour sa part, le FMI doit se concentrer sur l’adoption impérative d’un cadre réglementaire pour répondre à la crise économique, de même qu’à l’impact naissant des transactions spéculatives.

« Si des progrès ont bien été engrangés sur certaines questions importantes, nous sommes encore loin de voir se matérialiser des politiques cohérentes s’attaquant à la pauvreté, à la marginalisation et à l’inégalité dans les activités de ces deux puissantes institutions », a dit Ryder.

Pour lire le texte intégral de la déclaration

Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.