Zimbabwe : Le raid des forces de l’ordre sur les bureaux syndicaux compromet les chances d’un dialogue tripartite

Les forces de l’ordre gouvernementales zimbabwéennes ont lancé un raid, aujourd’hui, sur le siège central du Congrès des syndicats zimbabwéens (ZCTU).


Bruxelles, le 13 mars 2007: Les forces de l’ordre gouvernementales zimbabwéennes ont lancé un raid, aujourd’hui, sur le siège central du Congrès des syndicats zimbabwéens (ZCTU). Cette attaque serait intervenue dans le cadre d’ « efforts concertés du gouvernement visant à une répression absolue des organisations civiles du pays », d’après Lovemore Matombo, président du ZCTU. Des agents de la Central Intelligence Organisation flanqués de policiers ont saccagé les bureaux de la centrale syndicale à 9.30h ce matin. Au cours de l’incursion, ils ont agressé trois membres du personnel du ZCTU et procédé à l’arrestation de l’administrateur des finances, Galileo Chirebvu. D’après des rapports non confirmés, Chirebvu aurait été relâché par la suite. La police a toutefois emporté des documents de campagne appelant au ralliement dans le cadre de deux jours d’arrêt de travail, les 3 et 4 avril prochains.
Le ZCTU était engagé dans un dialogue avec le ministre du Travail du Zimbabwe, avec le concours de plusieurs autres ministres chargés de portefeuilles économiques, dans le cadre d’efforts visant à résoudre la crise économique catastrophique qui assaille le Zimbabwe, avec un taux inflation qui, à l’heure actuelle, tourne autour des 1700%. Le 12 mars à eu lieu une réunion préliminaire à laquelle ont assisté des représentants du gouvernement, des syndicats et des employeurs, pour formaliser les dispositions en vue d’une réunion tripartite prévue pour le mercredi 14 mars. L’attaque perpétrée sur les bureaux du syndicat vient cependant ébranler les perspectives d’une négociation constructive.
« Le ZCTU a invariablement prôné le dialogue et la négociation tripartite à la recherche d’une issue à la situation économique et sociale catastrophique dans laquelle se trouve plongé le Zimbabwe », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Cette dernière attaque par les forces de sécurité du président Mugabe dénote une détermination à tenter de contrôler la situation par la force, au lieu d’œuvrer de concert avec la société civile pour mettre fin aux souffrances de millions de Zimbabwéens », a-t-il ajouté.

Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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