Zimbabwe : Les syndicats appellent la France à ne pas inviter Mugabe au Sommet Afrique-France

Alarmés par des rapports selon lesquels la France aurait l’intention d’inviter le président Robert Mugabe et plusieurs autres hauts responsables du gouvernement zimbabwéen à assister au Sommet Afrique-France, les 15 et 16 février, à Cannes, les syndicats du Zimbabwe ont rallié le soutien de leurs homologues français, britanniques et d’autres pays européens pour demander au gouvernement français de s’abstenir d’inviter des représentants du régime répressif de Harare à cet événement international.

Bruxelles, le 2 février 2007: Alarmés par des rapports selon lesquels la France aurait l’intention d’inviter le président Robert Mugabe et plusieurs autres hauts responsables du gouvernement zimbabwéen à assister au Sommet Afrique-France, les 15 et 16 février, à Cannes, les syndicats du Zimbabwe ont rallié le soutien de leurs homologues français, britanniques et d’autres pays européens pour demander au gouvernement français de s’abstenir d’inviter des représentants du régime répressif de Harare à cet événement international.

Dans une lettre conjointe datée du 30 janvier adressée au ministère français des Affaires étrangères , les affiliées françaises de la CSI, CFDT, CGT et CGT-FO ont souligné que toute invitation de la sorte serait en contradiction avec les sanctions imposées au gouvernement du Zimbabwe, lesquelles devraient être formellement renouvelées par l’Union européenne dans le courant du mois de février. La CSI et la CES ont appelé leurs organisations affiliées en Union européenne à faire pression pour le renouvellement des sanctions (voir La CSI et la CES appellent l’UE à maintenir les sanctions contre le gouvernement du Zimbabwe).

Pour renforcer ce message, les syndicats britanniques et les organisations démocratiques zimbabwéennes ont organisé un rassemblement devant l’ambassade de France à Londres aujourd’hui. Le Congrès des syndicats zimbabwéens (ZCTU) a, pour sa part, publiquement appelé la France à interdire de séjour « Mugabe et ses acolytes. » Le gouvernement néerlandais se trouverait, quant à lui, au nombre des pays qui réclament le maintien des sanctions, et ce, suite à une demande émanant de la confédération syndicale nationale, FNV. Le ZCTU, également affilié à la CSI, a fait l’objet d’une campagne d’intimidation systématique et brutale par le régime au pouvoir, alors que l’économie nationale, qui se classait naguère parmi les plus florissantes d’Afrique, périclite dangereusement à cause de l’incompétence et du népotisme des responsables au pouvoir.

Une preuve supplémentaire de la répression syndicale exercée par le régime Mugabe a été donnée ce matin même lorsque la famille de Raymond Majongwe, secrétaire général du Progressive Teachers Union of Zimbabwe (PTUZ) a été réveillée en sursaut à 5 heures du matin par les forces de sécurité et soumise à des menaces et à des harcèlements. Majongwe, qui est également un haut responsable au sein du ZCTU, a été détenu et passé à tabac en maintes occasions dernièrement.

« Partout dans le monde, y compris en France, les gouvernements doivent laisser entendre clairement qu’ils s’opposent aux politiques catastrophiques du régime zimbabwéen et, en particulier, à la répression brutale des syndicats et d’autres organisations engagées en faveur de la justice et des droits humains », a dit Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Le fait de permettre à Mugabe et à ses hommes de main d’assister à ce Sommet enverrait un signal extrêmement dangereux et aurait pour effet de les encourager à poursuivre leur programme de répression violente, au plus grand détriment du peuple zimbabwéen », a-t-il ajouté.

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

Site Web : www.ituc-csi.org

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