Nouveau plan d’action syndical pour défendre les droits des migrants

A la veille de la Journée internationale des migrants du 18 décembre, la Confédération syndicale internationale réaffirme sa volonté de faire du combat syndical pour le respect des droits des migrant(e)s une priorité essentielle d’action.

Bruxelles, le 15 décembre 2006 (CSI Enligne) :

A l’issue du séminaire qui les a réunis ces quatre derniers jours à Bruxelles, une soixantaine de syndicalistes et représentants d’organisations internationales ont défini les priorités et modalités de mise en œuvre d’un plan d’action concret en vue de mieux organiser les migrants, de défendre et promouvoir leurs droits et d’améliorer leurs conditions de travail. Un accent particulier est mis sur la dimension de genre des actions à entreprendre, les femmes travailleuses migrantes représentant une proportion importante et particulièrement discriminée de la main-d’œuvre migrante.

Axé autour de quatre priorités que sont la protection des droits, l’organisation, le développement durable et la conscientisation, ce plan d’action réaliste décline les actions concrètes à mettre en œuvre aux niveaux national, régional et international, au sein du mouvement syndical, mais aussi en partenariat avec les ONG et autres acteurs de la société civile concernés.

La première priorité qui concerne la promotion et la protection des droits des travailleurs migrants implique une meilleure protection juridique, via notamment une promotion plus active de la ratification et l’application des instruments de l’OIT (Conventions 97 et 143) comme de la Convention des Nations Unies sur les migrants (1990), ainsi qu’une lutte à tous les niveaux d’action contre les discriminations, le racisme et la xénophobie, notamment au sein des syndicats.

Le second axe prioritaire se concentre sur l’organisation des migrants, notamment via l’envoi d’organisateurs syndicaux des pays d’origine dans les pays de destination, ou encore via le développement de manuels pratiques d’organisation des migrants.

« Dans le cadre du combat syndical global pour une mondialisation plus juste et plus humaine, articuler migrations et développement durable constitue aussi une priorité fondamentale pour promouvoir le travail décent pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, les travailleurs et travailleuses migrants compris», a déclaré Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI. Cet axe de travail englobe notamment la volonté des syndicats de combattre la fuite, voire la perte définitive des cerveaux dans les pays de départ.

A tous les niveaux du travail syndical, l’information et la conscientisation sont des clés indispensables à la poursuite de ces objectifs, comme l’ont d’ailleurs bien montrées les expériences concrètes exposées au cours de ce séminaire.

« Si les Estoniens qui veulent émigrer viennent nous voir avant de partir à l’étranger, alors ils connaissent quelles sont les conditions de salaire et de travail qui s’appliquent pour eux en Finlande et à quels syndicats ils devraient s’affilier…des personnes bien informées auront moins de problèmes sur place », explique dans une nouvelle video de la CSI une conseillère du Point-Info installé à Tallin, la capitale estonienne, avec le support de la centrale syndicale finlandaise SAK(*). Ont aussi été présentés lors du séminaire les accords de partenariat entre les syndicats jordanien (GFJTU), pakistanais (PWF) et Sri-lankais (NWC), entre les syndicats mauritanien (CGTM) et sénégalais (CNTS), entre les syndicats costaricain (CNTRN) et nicaraguayen (CST), ou encore entre les syndicats malaysien (MTUC) et indonésien (KSPI). Autant d’accord de partenariat souvent assortis de mise en place de centre d’information et de services pour les migrants.

(*)Visionner aussi la vidéo(7’) « Migrants Estoniens : plus d’heures de travail pour moins d’argent »

Lire aussi l’interview de Sartiwen Binti Sanbardi (Hong-Kong –HKCTU), intitulée « Les domestiques migrantes sont exploitées car elles ne connaissent pas la loi »

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