Organiser et défendre les droits des travailleurs migrants

Près d’une soixantaine de syndicalistes du monde entier et représentants d’organisations internationales spécialisées sur les questions des droits des migrants, sont réunis à Bruxelles.

Bruxelles, le 13 décembre 2006 (CSI EnLigne): Près d’une soixantaine de syndicalistes du monde entier et représentants d’organisations internationales spécialisées sur les questions des droits des migrants, sont réunis à Bruxelles pour participer au séminaire qu’organise jusqu’au 15 décembre la Confédération syndicale internationale(CSI) sur le thème de l’organisation des travailleurs migrants et de la défense de leurs droits.

L’objectif de ce séminaire est triple, explique P. Kamalan, Directrice du Département égalité de la CSI : « Premièrement, partager informations et expériences syndicales de promotion et de défense des droits des migrant(e)s. Deuxièmement, soutenir les initiatives en ce sens de partenariats syndicaux entre pays d’origine et de destination et de services fournis aux travailleurs et travailleuses migrantes, en mettant l’accent sur les travailleuses migrantes particulièrement discriminées. Et enfin, aboutir à la rédaction d’un Plan d’action syndical pour l’organisation, la promotion et la défense des travailleurs et travailleuses migrants susceptibles de leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.

Rappelant que le récent Congrès fondateur de la CSI à Vienne en novembre dernier a placé la question de la lutte contre les discriminations au rang de ses premières priorités d’action, Mamounata Cissé, Secrétaire générale adjointe de la CSI, a ouvert ce séminaire en insistant sur le devoir des organisations syndicales de se battre pour que la question des droits des migrants soient mieux pris en compte au sein du débat international qui fait actuellement rage sur le thème des migrations. « Un débat qui se focalise trop exclusivement sur les questions sécuritaires en laissant complètement dans l’ombre l’angle des droits des migrants, et en particulier de leurs droits en tant que travailleurs et travailleuses », a dénoncé M.Cissé.

Sur les 191 millions de migrants de part leur monde, près de 90 millions sont économiquement actifs. La question du travail décent doit donc être au cœur des politiques relatives aux migrations. Dans le pays d’origine, c’est très souvent le manque d’emploi décent qui pousse les travailleurs et travailleuses à immigrer, non par choix, mais par stratégie de survie. Dans les pays de destination, ces migrants sont toutefois majoritairement confinés dans les emplois les plus précaires, difficiles et dégradants, soit les moins décents.

Pour Patrick Taran, spécialiste des migrations au BIT, les migrations –et le traitement des non-nationaux- est aujourd’hui une « clé pour réaffirmer le combat du mouvement syndical pour obtenir l’emploi décent, la protection sociale et le bien-être humain. Appliquer un cadre basé sur les droits à la non-discrimination et à l’égalité de traitement pour les migrants est indispensable à la cohésion sociale mondiale. Cela demande aux syndicats d’axer leur travail sur l’organisation, le lobbying, le dialogue sociale et l’action de terrain ».

- Pour lire l’interview de Sartiwen Binti Sanbardi (Hong-Kong –HKCTU), intitulée « Les domestiques migrantes sont exploitées car elles ne connaissent pas la loi », prière de cliquer sur le lien suivant :
Interview avec Sartiwen Binti Sanbardi

Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays. http://www.ituc-csi.org

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