Hong Kong : fief d’exploitation, de répression et de discrimination

Dans un nouveau rapport publié cette semaine, la CSI critique Hong Kong de priver les travailleuses et travailleurs de leurs droits fondamentaux.

Bruxelles et Hong-Kong, le 13 décembre 2006 : Dans un nouveau rapport publié cette semaine, la CSI critique Hong Kong de priver les travailleuses et travailleurs de leurs droits fondamentaux. Le rapport, dont la sortie coïncide avec l’examen de la politique commerciale de Hong Kong à l’OMC, signale que les syndicats se voient systématiquement refuser la reconnaissance légale, que le droit de négociation collective est inexistant dans la pratique et que les membres syndicaux ne sont pas adéquatement protégés contre la discrimination.

« Les conditions dans lesquelles travaille la majorité des travailleuses et travailleurs de Hong Kong – un des territoires les plus riches du monde avec un PIB comparable à celui du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie- sont une honte », a confié Lee Cheuk Yan, secrétaire général de la Confédération des syndicats de Hong Kong (HKCTU). « Les travailleurs sont exploités et privés du droit à une représentation effective. Hong Kong est la seule économie riche au monde à ne pas être dotée d’une législation limitant les heures de travail. Les semaines de travail de 60 heures et plus ne sont pas inhabituelles et pourtant le pourcentage du revenu national qui revient aux travailleurs compte parmi les plus bas du monde comparé aux autres pays industrialisés. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les travailleurs de Hong Kong pâtissent gravement du fait de se trouver privés de leur droit fondamental à une représentation effective. »

Bien que la loi autorise l’existence de syndicats indépendants et démocratiques à Hong Kong, ce qui n’est pas le cas en Chine continental, et que le droit de grève soit une partie intégrante de la législation, de nombreux vides, aussi bien dans la législation que dans la pratique, empêchent le libre exercice de ces droits. D’autre part, le droit de négociation collective n’est pas reconnu à Hong Kong.

En l’absence d’une reconnaissance effective des syndicats et du respect de la négociation collective, les travailleurs sont laissés à la merci de leurs employeurs en ce qui concerne leur droit de négocier avec lui, d’une part, et de la mise en application et du respect d’éventuels accords passés avec l’employeur, d’autre part. Il en résulte qu’un pour-cent à peine de la main-d’œuvre de Hong Kong est couvert par des conventions collectives – conventions qui, cela soit dit en passant, ne sont pas légalement contraignantes. Ceci est, de toute évidence, contraire aux conventions internationales que Hong Kong affirme pourtant respecter.

Le harcèlement et la discrimination constants à l’égard des membres syndicaux par les employeurs représentent un obstacle supplémentaire pour les travailleurs en quête d’une représentation effective, de même qu’une entorse flagrante aux principes fondamentaux régissant le monde du travail et reconnus à l’échelon international. En vertu de la législation de Hong Kong, un travailleur licencié par son employeur en raison de son affiliation syndicale ne dispose d’aucun moyen de recours en vue de sa réintégration éventuelle.

Depuis 1998, l’Organisation internationale du travail de l’ONU a régulièrement critiqué Hong Kong pour cette pratique, mais le gouvernement est resté intraitable. D’autre part, le droit de grève est rendu inefficace par l’introduction de clauses dans les contrats d’emploi qui stipulent que toute absence peut être considérée comme une rupture de contrat et peut entraîner le licenciement.

Le rapport de la CSI dénonce en outre une discrimination généralisée à l’emploi et au travail, tant sur base du sexe que de l’origine ethnique. Si l’on considère que le salaire que touche une femme est de 30% inférieur à celui d’un homme pour le même travail, il va sans dire que le principe du « salaire égal pour un travail égal » est loin d’être une réalité à Hong Kong. A cela il faut ajouter que les travailleurs immigrés en provenance de pays voisins et de Chine continentale continuent d’être relégués à une sous-classe marginalisée.

« Face au gouffre salarial énorme, des mesures bien déterminées devront être prises pour venir à bout de la discrimination sexuelle, et bien qu’un projet de loi sur la discrimination raciale ait été promulgué récemment pour combattre la discrimination à l’encontre des minorités ethniques, il néglige de protéger les travailleurs migrants en provenance du continent », a indiqué Guy Ryder, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale. « Il convient de remédier d’urgence à cette situation, de même qu’aux autres violations dénoncées dans le rapport », a conclu M. Ryder.

Pour lire le texte intégral du rapport prière de cliquer sur le lien suivant :
Hong Kong report 2006 (anglais)

Pour lire notre Gros Plan sur la presidente du Syndicat des travailleurs migrants indonésien de Hong Kong, prière de cliquer sur le lien suivant : Interview avec Sartiwen Binti Sanbardi

Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays. http://www.ituc-csi.org

Lee Cheuk-yan General Secretary, Hong Kong Confederation of Trade Unions
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