Honduras en état de siège

Le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya, est rentré de façon inattendue dans son pays et s’est réfugié à l’ambassade du Brésil. L’armée hondurienne a violemment réagi à ce retour et a fait usage de la force et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui manifestait son soutien à Manuel Zelaya.

Bruxelles, le 23 septembre 2009 : Le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya, est rentré de façon inattendue dans son pays et s’est réfugié à l’ambassade du Brésil. L’armée hondurienne a violemment réagi à ce retour et a fait usage de la force et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui manifestait son soutien à Manuel Zelaya. Le gouvernement de Roberto Micheletti a du reste ordonné de couper l’eau et l’électricité à l’ambassade, laissant tous ses occupants dans une situation précaire. L’édifice est cerné de militaires cagoulés qui prennent position dans les maisons voisines.

Lors d’une entrevue télévisée sur Tele Sur, Israel Salinas, Secrétaire général de la CUT, a déclaré que le Honduras était en état de siège. Les organisations affiliées à la CSI ont confirmé que, en raison du couvre feu décidé par le gouvernement putschiste, les transports en commun et la majeure partie des autres services publics de la capitale, Tegucigalpa, étaient suspendus.

« Le pays est en pleine crise et l’unique façon d’en sortir est le retour du régime constitutionnel, a déclaré Israel Salinas, montrant ainsi le soutien du mouvement syndical du Honduras à Manuel Zelaya. Le Front de résistance au coup d’état lutte depuis 87 jours et la population soutient le président légitime ».

Le dirigeant de la CUTH a confirmé la violente dispersion, mercredi matin, de milliers de manifestants dans les rues adjacentes à l’ambassade du Brésil, mais il n’a pas pu préciser s’il y avait eu des morts. Pourtant, la radio hondurienne, Radio Progreso, a confirmé l’assassinat d’un dirigeant syndical de l’Institut national agricole. Des rapports informels parlent de 40 morts.

Selon les informations dont nous disposons, la police et l’armée ont transformé les stades de Villa Olímpica et de Chochi Sosa en camps de concentration où la torture a cours. Mardi, des bombes lacrymogènes ont été tirées sur le siège du comité des proches de détenus et de disparus du Honduras (COFADEH) où s’étaient réfugiées 80 personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, qui fuyaient la manifestation.

Depuis le 28 juin, date du coup d’état, la CSI soutient ses affiliées, la CUTH, la CGT et la CTH, qui luttent pour le retour du régime constitutionnel au Honduras. Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI, a intimé le gouvernement de Micheletti « à dialoguer avec le président Zelaya afin de parvenir rapidement à une solution et éviter ainsi que la situation ne s’aggrave ».


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Photo : ITF