Turquie - Harcèlement antisyndical : 32 syndicalistes demeurent sous les verrous

La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) ont adressé une lettre conjointe au Premier ministre de la Turquie, condamnant avec véhémence la vague incessante de persécutions, de licenciements arbitraires, de procédures judiciaires iniques et d’arrestations de membres de la Confédération des syndicats des employés publics (KESK), affiliée aux deux confédérations.

Bruxelles, 27 juillet 2009 : La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) ont adressé une lettre conjointe au Premier ministre de la Turquie, condamnant avec véhémence la vague incessante de persécutions, de licenciements arbitraires, de procédures judiciaires iniques et d’arrestations de membres de la Confédération des syndicats des employés publics (KESK), affiliée aux deux confédérations. A l’heure actuelle, 32 personnes demeurent sous les verrous et n’ont pas accès à une procédure régulière.

Le 15 août prochain doivent démarrer en Turquie les négociations collectives nationales portant sur les conditions d’emploi des salariés du secteur public. Or quand elles y font allusion, les autorités turques parlent de « pourparlers consultatifs collectifs », ce qui, en soi, représente une entorse à la Convention nº 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à la négociation collective ratifiée par la Turquie. La CSI et la CES considèrent que ces événements, qui relèvent du harcèlement, affaiblissent la position de négociation du syndicat et représentent, par-là, une atteinte grave à la Convention nº 87 relative à la liberté d’association.

La CSI a déjà écrit au gouvernement turc à trois reprises (le 28 mai, le 15 juin et le 18 juin) pour dénoncer l’arrestation d’un grand nombre de membres et de dirigeants de la KESK et de l’une de ses principales organisations affiliées, le syndicat des enseignants Egitim-Sen. Trente-cinq d’entre eux ont été arrêtés le 28 mai et 22 d’entre eux demeuraient sous les verrous à l’heure d’écrire ces lignes. Dix membres et dirigeants de la KESK se trouvaient déjà derrière les barreaux auparavant. Les lettres de la CSI sont, toutefois, restées sans réponse.

« Il est absolument inadmissible qu’à l’approche des prochaines négociations collectives sur les conditions de travail, le syndicat du secteur public de la Turquie soit la cible d’une telle campagne de persécution, avec des détentions qui transgressent non seulement les normes internationales mais aussi la législation nationale turque. Les citoyens d’un pays démocratique ne peuvent être détenus arbitrairement et être privés d’une procédure régulière », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Les organisations des travailleurs peuvent uniquement faire valoir leurs droits dans un climat ou leurs membres et leurs dirigeants soient à l’abri de la violence, des représailles ou des menaces, de quelque nature qu’elles soient. Aussi la CSI et la CES ont-elles exhorté le gouvernement turc à veiller à la libération immédiate et inconditionnelle de l’ensemble des membres et dirigeants de la confédération KESK et de son affiliée Egitim-Sen.

La CSI représente 170 millions de travailleurs dans 312 organisations affiliées dans 157 pays et territoires. http://www.youtube.com/ITUCCSI

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