Guyana : Nouveau rapport de la CSI sur les normes fondamentales du travail

Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI) sur les normes fondamentales du travail au Guyana, dont la parution coïncide avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de ses politiques commerciales, établit que les droits syndicaux y sont bafoués et que le gouvernement n’applique pas efficacement ses lois.

La liberté syndicale et les droits d’organiser, de négocier collectivement et de faire grève sont reconnus par la loi mais pas dans la réalité. Dans le secteur public, les conventions collectives sont bafouées et la négociation est compromise par des directives que le gouvernement édicte pour remplacer les négociations. Les lois contre la discrimination antisyndicale ne sont pas appliquées et les sociétés privées renvoient les grévistes sans aucune difficulté.

Le rapport établit également que de nombreux services qui ne sont pas véritablement « essentiels » sont définis comme tels dans le simple but de permettre au ministre du Travail de lancer des procédures d’arbitrage obligatoires et d’imposer de fortes amendes aux travailleurs qui osent se mettre en grève.

Du reste, le Guyana doit s’attaquer aux inégalités et à la discrimination qui ont cours dans le pays. Les femmes au chômage sont deux fois plus nombreuses que les hommes, les avis de vacance de poste précisent régulièrement le sexe souhaité du candidat et les emplois sont dans une large mesure répartis en fonction du sexe. De même, la législation qui interdit la discrimination sur le lieu de travail est inappropriée. En outre, les programmes destinés à contrer la discrimination à l’encontre les personnes vivant avec le VIH, des personnes défavorisées et handicapées sont également insuffisants.

Le rapport constate également que les efforts du gouvernement pour combattre le travail des enfants et rendre l’éducation obligatoire laissent à désirer puisque le problème touche environ un cinquième des enfants de la République du Guyana. Beaucoup d’entre eux effectuent des travaux dangereux et la prostitution enfantine est l’une des pires formes de travail des enfants dans le pays. La législation sur le travail des enfants pourrait les protéger, mais elle n’est pas efficacement mise en œuvre.

De la même façon, les agences gouvernementales et les autorités policières sont incapables d’appliquer les lois contre le travail forcé et la traite d’être humains. Les agents de police ne sont pas formés pour traiter ce genre de problèmes et les procureurs, qui comprennent mal comment bien appliquer ce type de législations, abandonnent fréquemment les actions pénales.

Le rapport conclut qu’il est de la plus haute importance que le gouvernement renforce l’application de ses lois et ses capacités judiciaires afin de contrôler et appliquer les normes fondamentales du travail.


Pour lire le rapport complet (en anglais)