Guatemala : Attentat contre un dirigeant syndical

Le Guatemala a une fois de plus été le théâtre de violences antisyndicales. La CSI condamne énergiquement les atteintes incessantes aux droits fondamentaux des travailleurs exprimés aux termes des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail, ratifiées par le Guatemala.

Bruxelles, le 24 juin 2008: Le Guatemala a une fois de plus été le théâtre de violences antisyndicales. La CSI condamne énergiquement les atteintes incessantes aux droits fondamentaux des travailleurs exprimés aux termes des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail, ratifiées par le Guatemala.

Le 8 juin, Freddy Morales Villagran, membre du Comité exécutif du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’entreprise Agua Salvavidas (SITRAPETEN), affilié à la Confédération générale des travailleurs du Guatemala (CGTG) et à FESTRAS/UITA, a été brutalement agressé par une bande d’individus armés. Grièvement blessé au cours de l’attaque, le dirigeant syndical a dû être hospitalisé.

Au moment des faits, le syndicat auquel est affilié Freddy Morales Villagran se trouvait au centre d’un conflit avec le patronat. Le différend a éclaté en février 2008 quand SITRAPETEN a amorcé les formalités administratives en vue de son inscription au registre syndical, conformément à la procédure prévue par le code du travail et les normes internationales du travail. La réponse de l’employeur et du gouvernement central, à travers le ministère du Travail, s’est traduite par une campagne débridée de persécution, de répression et de menaces de mort contre les membres de SITRAPETEN.

Malgré de fortes pressions exercées à l’égard des travailleuses et travailleurs pour les contraindre à démissionner du syndicat, ceux-ci ont continué à résister sans relâche. L’employeur a finalement résolu de déclarer l’entreprise en faillite. Les employé(e)s ont alors décidé d’organiser un sit-in pacifique dans l’usine mais ont été interpellés et brutalisés par le personnel de sécurité privé de l’entreprise. A ce jour, le conflit n’a toujours pas été résolu.

La CSI unit sa voix à celle de la Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques (CSA) pour condamner cette situation déplorable. La CSI exhorte également les employeurs guatémaltèques à respecter les droits fondamentaux des travailleurs, y compris la liberté syndicale et la négociation collective. De par sa position en tant que propriétaire d’Agua Salvavidas, la société Castillo Hnos a un rôle déterminant à jouer dans la résolution de ce conflit, pour permettre aux travailleuses et travailleurs de créer un syndicat de leur propre choix.

Dans une lettre adressée au gouvernement du Guatemala (ES), la CSI a demandé au Président Alvaro Colom – qui, à l’occasion de la Conférence de la CSI sur « le rôle des organisations syndicales face à l’impunité », à Guatemala en janvier 2008, avait déclaré son engagement de lutter pour l’éradication de la violence contre les syndicalistes – d’ordonner une enquête exhaustive afin d’identifier et de traduire en justice les auteurs intellectuels et matériels de l’attaque contre Freddy Morales Villagran.

« Des mesures urgentes doivent être prises au Guatemala », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Et de conclure : « Il est impératif de mettre fin immédiatement à la violence qui assaille le mouvement syndical guatémaltèque. »


La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au : +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.