Zimbabwe : Le régime Mugabe vertement critiqué à la Conférence de l’OIT ; Pas de trêve dans la violence antisyndicale

Le gouvernement du Zimbabwe a été vertement critiqué par la Commission de l’application des normes de l’OIT, à la Conférence internationale du travail actuellement en session à Genève.

Bruxelles, le 11 juin 2008: Le gouvernement du Zimbabwe a été vertement critiqué par la Commission de l’application des normes de l’OIT, à la Conférence internationale du travail actuellement en session à Genève. La Commission composée de représentants de gouvernements, d’employeurs et de syndicats s’est déclarée profondément inquiète face à la nouvelle vague de violations des droits humains et syndicaux, y compris l’arrestation récente de Lovemore Matombo et de Wellington Chibebe, dirigeants du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU) et la « violence extrême contre les enseignants ». Elle a également déploré le refus du gouvernement d’accepter l’aide de l’OIT pour améliorer la situation et l’a exhorté à cesser sur-le-champ sa campagne d’arrestations, de détentions, de menaces et de harcèlements à l’encontre des dirigeants et des adhérents syndicaux, à retirer tous les chefs pesant à leur encontre et à leur verser des compensations.

La Commission a, par ailleurs, demandé aux gouvernements des pays membres de l’OIT d’envisager le dépôt d’une plainte contre le Zimbabwe au titre de l’article 26 de la Constitution de l’OIT et l’établissement d’une Commission d’enquête de l’OIT, qui est la procédure d’enquête d’ultime recours de l’OIT. La Commission présentera son rapport pour adoption à la session plénière de la Conférence de l’OIT, ce vendredi 13 juin.

La violence et l’intimidation à l’encontre des syndicats se poursuivent de plus belle à l’intérieur du pays, où les partisans de Mugabe bâillonnent les syndicats à l’approche du second tour des élections présidentielles. Le 9 juin, dans la ville de Gokwe, des partisans du régime au pouvoir et des soi-disant « vétérans de guerre » ont fait irruption dans les bureaux du Syndicat progressiste des enseignants du Zimbabwe (PTUZ), affilié au ZCTU, et passé à tabac le responsable syndical local Moses Mhaka après avoir enlevé un membre du syndicat et l’avoir gardé en détention durant pas moins de neuf heures. Des malfrats associés au ZANU-PF ont volé les papiers d’identité et autres effets personnels de Moses Mhaka avant de mettre à sac le local syndical.

Entre temps, les syndicats d’Afrique anglophone et des pays membres du Commonwealth réunis à l’occasion d’une conférence du Conseil des syndicats du Commonwealth (CSC), le 8 juin à Genève, se sont engagés à intensifier leurs pressions vis-à-vis du gouvernement de Robert Mugabe, à la lumière de la répression antisyndicale incessante. Les syndicats d’Afrique australe ont récemment réussi à empêcher le débarquement dans les ports de la région d’un cargo transportant des armes destinées au Zimbabwe, alors que les pressions émanant des syndicats et autres organisations de la société civile à l’égard des gouvernements de la région pour les pousser à durcir leur position vis-à-vis du régime de Robert Mugabe s’intensifient.

Voir également : Renewed attacks against the PTUZ 10-06-08


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