Zimbabwe : La controverse électorale se transforme en répression syndicale

Arrêtés pour avoir mentionné la controverse électorale et la violente campagne d’intimidation qui en a découlé dans leurs discours du 1er mai, Lovemore Matombo et Wellington Chibebe, respectivement Président et Secrétaire général du Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU), ont provoqué le courroux du régime Mugabe.

Bruxelles, le 9 mai 2008: Arrêtés pour avoir mentionné la controverse électorale et la violente campagne d’intimidation qui en a découlé dans leurs discours du 1er mai, Lovemore Matombo et Wellington Chibebe, respectivement Président et Secrétaire général du Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU), ont provoqué le courroux du régime Mugabe.

Depuis ce jour, la police recherchait les deux dirigeants et le 6 mai, des policiers lourdement armés ont fait irruption à leur domicile. Le 8 mai, ils ont tous deux été arrêtés et accusés « d’avoir incité la population à se soulever contre le gouvernement et menti au sujet de prétendus assassinats ». Ils sont depuis détenus au poste de police central de Harare.

Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI a déclaré : « La liberté d’expression est vitale pour les syndicalistes. L’arrestation des dirigeants du ZCTU est particulièrement inquiétante étant donnés les passages à tabac brutaux dont ils ont été victimes lors de leur arrestation en septembre 2006 et le recours fréquent à la violence et à la torture à l’encontre des détenus au Zimbabwe. »

La violence infligée à la population zimbabwéenne préoccupe considérablement le mouvement syndical international et le mois dernier, la Confédération syndicale internationale (CSI), la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et leurs affiliés ont mené des actions pour empêcher une cargaison d’armes destinée aux Zimbabwe d’être déchargée (*).

La CSI a demandé à l’OIT qu’elle intervienne auprès des autorités du Zimbabwe pour qu’elles relâchent sans délai les deux dirigeants. Elle a également décidé de porter plainte auprès du Comité de l’OIT de la liberté syndicale pour ces arrestations injustes.

Pour Guy Ryder, « le gouvernement du Zimbabwe doit immédiatement relâcher les membres de la direction du ZCTU et abandonner toutes les charges à leur encontre ».

Lien vers la lettre de protestation (en anglais) envoyée au Président Robert G. Mugabe

(*) Zimbabwe : Le bateau et son chargement d’armes « retournent à la maison », 24 avril 2008


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